Selon un responsable de l'administration, l'objectif est de déployer les 17 000 hommes avant la présidentielle afghane du 20 août, qui s'annonce comme un moment éminemment délicat. Il s'agit de la première décision majeure prise par M. Obama en matière de déploiement de soldats depuis son investiture le 20 janvier. M. Obama commence ainsi à tenir l'une de ses grandes promesses électorales : transférer l'effort militaire d'Irak, où son prédécesseur George W. Bush a engagé une guerre qu'il réprouvait, à l'Afghanistan, premier front selon lui du combat contre le terrorisme.
M. Obama a également affirmé que l'Afghanistan n'a pas reçu l'attention et les ressources que les circonstances réclament d'urgence. « Je suis absolument convaincu que vous ne pouvez pas régler le problème de l'Afghanistan, des talibans, de la propagation de l'extrémisme dans cette région seulement par des moyens militaires », a-t-il déclaré à la chaîne CBC. « Nous devrons user de diplomatie, nous devrons utiliser (l'aide au) développement », a-t-il ajouté. Il a indiqué à la chaîne CBC qu'il comptait présenter « très prochainement » une « stratégie d'ensemble ». « La préoccupation est grande concernant ce conflit qui dure depuis déjà assez longtemps et qui semble en ce moment s'envenimer », a-t-il ajouté, estimant toutefois que « l'Afghanistan est encore gagnable ». « Il est encore possible pour nous de venir à bout d'el-Qaëda afin de nous assurer que l'extrémisme ne s'étende pas, mais plutôt se contracte », a-t-il poursuivi. M. Obama a cependant reconnu qu'un retour à la paix dans ce pays sera difficile tant que le trafic de drogue financera les talibans, que l'Afghanistan donnera l'impression d'être un pays sans lois et que le « problème » de la frontière pakistano-afghane ne sera pas résolu. Pour leur part, les autorités afghanes ont salué la décision américaine d'envoyer des renforts, tout en insistant pour qu'ils soient déployés le long de la frontière avec le Pakistan, pour empêcher les infiltrations des insurgés.
Par ailleurs, une frappe aérienne américaine a tué lundi 12 civils, six femmes, quatre hommes et deux enfants, dans le district de Gozara dans la province de Herat, a déclaré hier à Reuters le général Ikramuddin Yawar, le chef de la police de l'ouest de l'Afghanistan. La question des victimes civiles est source de tension récurrente entre le président afghan, Hamid Karzaï, et ses alliés occidentaux, et a refroidi une opinion publique de plus en plus réticente à la présence des soldats étrangers déployés dans le pays.
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