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Moyen Orient et Monde - Arabie saoudite

Abdallah ouvre la voie aux réformes

Le monarque a procédé samedi à un large remaniement ministériel, marqué par l'entrée d'une femme au gouvernement et par des changements à la tête de la police religieuse, de la Justice et de la Banque centrale.
Parmi les changements majeurs, qui semblent notamment viser des responsables religieux conservateurs ayant la haute main sur le pouvoir judiciaire, figure le départ de cheikh Saleh al-Louhaidan, le puissant chef du Conseil supérieur de la magistrature, accusé par des militants saoudiens de bloquer les réformes depuis des années. Cheikh Louhaidan, qui avait déclaré en septembre que les propriétaires de chaînes satellitaires montrant des émissions « immorales » devraient être tués, occupait ce poste depuis plus de quatre décennies. Saleh ben Houmaid va le remplacer, alors que cheikh Ibrahim al-Houkail a été nommé président de la Cour suprême.
La machine judiciaire, considérée comme archaïque et inconsistante, était dans la ligne de mire du roi depuis son arrivée au pouvoir. Le roi Abdallah a également limogé le chef de la police religieuse, la redoutable Commission pour la propagation de la vertu et la prévention du vice, cheikh Ibrahim al-Gheith, fonction confiée à Abdel Aziz al-Houmain.
Le monarque saoudien a, par ailleurs, nommé 79 nouveaux membres au conseil consultatif du Majlis al-Choura, sur un total de 150, selon le quotidien arabe al-Hayat, et restructuré le Comité des grands ulémas, la plus haute autorité religieuse, dont l'interprétation de la charia influence la vie quotidienne des Saoudiens. Pour la première fois, ce comité comprend ainsi des représentants des quatre doctrines de l'islam sunnite, alors qu'il était jusqu'ici exclusivement formé de membres se réclamant de la doctrine hanbalite, une branche fondamentaliste dont est issu le wahhabisme.
Le roi Abdallah a également nommé de nouveaux ministres à la Justice, l'Éducation, l'Information et la Santé. L'ancien gouvernement était en place depuis février 2005, avant l'accession d'Abdallah au trône, en août. Noura al-Fayez, 52 ans, a été nommée vice-ministre de l'Éducation, une première dans cette monarchie où la femme n'a notamment pas le droit de travailler, de voyager ou de se marier sans l'autorisation d'un membre masculin de sa famille. Diplômée en 1978 en sociologie de l'université Roi Saoud, Mme Fayez, mariée et mère de cinq enfants, a obtenu en 1982 un master en éducation de l'Utah State University, aux États-Unis. Elle a ensuite travaillé au département de l'enseignement de filles au ministère de l'Éducation et dans les écoles privées, avant de passer dans l'Institut de l'administration publique.
Le monarque a par ailleurs nommé Mohammad al-Jasser gouverneur de la Banque centrale à la place de Hamad Saoud al-Sayyari. M. Jasser était déjà vice-gouverneur de l'Autorité monétaire saoudienne.
Ce remaniement a été salué. « Tout cela est fantastique. C'est ce pour quoi nous nous battions », a déclaré Ibrahim Mugaitib, chef de l'ONG Human Rights First Society, en lutte depuis des années pour la défense des droits de l'homme dans le royaume. « C'est un signe clair de changement majeur », commentait le quotidien saoudien Arab News.
Il est difficile de prédire l'impact des mesures royales. Mais la nomination de Noura al-Fayez aura sûrement un impact même si cette mesure ne répond que partiellement aux attentes des réformateurs. En janvier, la presse saoudienne avait prédit l'entrée de six femmes au Majlis al-Choura où les Saoudiennes ne sont pas représentées. Aucune femme ne figure sur la nouvelle liste des 150 membres, ce qui devrait y remettre la présence de Saoudiennes à 2013 au plus tôt, à l'expiration de l'actuel mandat.
Les changements n'ont pas touché les ministères de souveraineté (Défense, Intérieur, Affaires étrangères) qui demeurent entre les mains de princes de la famille royale, mais Mohammad al-Zulfa, membre du Majlis al-Choura, a dit s'attendre à davantage de changements « dans les six mois ».
Parmi les changements majeurs, qui semblent notamment viser des responsables religieux conservateurs ayant la haute main sur le pouvoir judiciaire, figure le départ de cheikh Saleh al-Louhaidan, le puissant chef du Conseil supérieur de la magistrature, accusé par des militants saoudiens de bloquer les réformes depuis des années. Cheikh Louhaidan, qui...

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