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Actualités - OPINION

Les lecteurs ont voix au chapitre

Au « Pilier d’Hercule » Lointaine mais fructueuse était cette période de l’histoire où nos ancêtres les Phéniciens cinglaient vers le « Pilier d’Hercule », maintenant appelé détroit de Gibraltar, pour exploiter ses richesses minérales. Ils recherchaient pour leur commerce du cuivre, du plomb et de l’argile réfractaire, de l’argile et du bentonite pour bâtir leur pays. Massinissa, en vrai général et administrateur remarquable, amassa un énorme trésor qui lui permit d’entretenir une armée. Pour donner une idée de l’accroissement de sa richesse, il suffit de considérer la montée en puissance de ces troupes. En 202 avant J.-C., celles-ci ne comprenaient que 4 000 cavaliers et 6 000 fantassins, lorsqu’il prêta main-forte à Scipion. Cinquante ans plus tard en 150 avant J.-C., il se présenta à la bataille de Zama contre Carthage à la tête d’une armée de plus de 50 000 hommes, qui comportait une impressionnante cavalerie et aussi un redoutable corps d’éléphants dont une partie provenant des prises carthaginoises et l’autre partie issue de ses propres élevages Sur le plan interne, Massinissa proclama que « l’Afrique revient aux Africains », n’acceptant aucune ingérence étrangère dans les affaires de son État. Il refusait totalement la corruption, pourtant très répandue dans l’Antiquité, et notamment en politique étrangère. C’est cette intégrité sans faille qui lui permit de tenir tête à toutes les autres nations, à commencer par l’empire romain. Au nombre de ces dix conseillers figuraient trois de ses fils : Micipsa qui le suppléait en plusieurs affaires, Gulussa, chargé de la conduite des armées, et Mastanabal, chargé du Trésor royal. Il mit en circulation une monnaie frappée à son effigie, « avec des traits réguliers, des cheveux abondants et bouclés, et un œil largement ouvert sous un sourcil assez épais ». Aujourd’hui, qu’il est regrettable de constater que la plupart des visites privées, en cours ou à venir, chez les « frères » redécouverts ou chez des ennemis jurés, tournent dans un cercle vicieux, sans aucun but. Et dire que les Phéniciens, en habiles navigateurs, parcouraient la Méditerranée de comptoir en comptoir et faisaient la promotion de l’olivier, cet arbre merveilleux dont les fruits laissaient couler un liquide d’or au parfum incomparable. Une culture qui s’étendra aussi bien en Afrique du Nord qu’en Europe. Enfin en politique, il est temps de sortir du système tribal où cousins et proches parents de nos ministres et députés sont toujours haut placés dans l’administration publique. En politique étrangère enfin, il est temps de définir l’identité pluriculturelle libanaise de notre pays pour dire que le Liban appartient aux seuls Libanais. Antoine SABBAGHA Les gaietés de la circulation Notre cher et tendre pays a toujours eu des particularités hors normes quant à ses mœurs, ses spécificités, ses aberrations... Mais parfois, l’on en vient à se demander s’il faut désespérer et baisser les bras car certains cas sont incurables, ou s’il faut continuer à lutter et espérer qu’un jour, à mon avis pas si proche, les choses changeraient ou du moins s’amélioreraient. Ainsi, en pleines vacances de l’Adha (trafic routier insoutenable et embouteillages insupportables), nous arrivions de Saïfi vers le carrefour qui mène soit à Gemmayzé, en face, soit vers le port, à gauche, ou encore Achrafieh, à droite. Feu rouge. Nous nous arrêtons, bien évidemment, au milieu d’une flopée de voitures et de klaxons tonitruants. Apparemment, nous étions presque les seuls, car arrive l’agent, hilare, qui nous dit : « Mais qu’avez-vous ? Circulez ! Je vous ai fait un signe de la main pour ne pas vous arrêter. » Je rétorque : « Le feu est au rouge. » « Tant pis, répond l’agent, tout le monde roule, ils vont presque me passer dessus, donc ce n’est pas la peine de vous arrêter. » « Eh bien, moi je respecte la loi et j’attends le feu vert », lui dis-je. Et au milieu de tous ces véhicules, coincés pare-choc contre pare-choc, je réussis difficilement ensuite à me frayer un passage. Le peuple indiscipliné et anarchique est certainement à blâmer, mais ne faut-il pas, aussi, faire l’éducation de nos agents, par ailleurs si folkloriques ? Menacer les chauffards de temps à autre de procès-verbaux et de mesures répréhensives n’est certes pas suffisant. Il faudrait remédier au mal en inculquant le b.a.-ba à ceux qui sont censés faire régner l’ordre et la loi. Et quelques cours d’éducation civique ne feraient de mal ni aux jeunes ni aux moins jeunes ! Nous méritons, finalement, de plus en plus, notre réputation de république bananière. Gracy FARROUHA Beyrouth, ville des rats nocturnes C’est un appel direct au maire de Beyrouth et au ministre de l’Intérieur : Sans aucun doute, on rêve de se promener dans les ruelles magiques de Paris et dans ses Champs qui scintillent jour et nuit. Cependant, il existe une ville moins connue, une petite ville modeste qui pourtant rayonne à mes yeux, et aux yeux de tous mes frères libanais : Beyrouth. Elle rayonne certes, mais ce ne sont que les rayons de la lune car, hélas, les réverbères, depuis octobre, ne s’allument plus à Achrafieh et cette Berythe devient une ville de morts et de décombres. À 12 ans, je rentrais à pied, seule, tous les jours, les après-midi comme le soir, à la lumière d’un ciel étoilé et de rues illuminées. Maintenant, j’ai grandi, j’ai 16 ans, et je continue à me rendre à tous mes rendez-vous à pied, comme d’habitude ; à une seule différence, c’est que maintenant, à partir de 17 heures, mon portable me sert de lampe de poche. Souvent, des scénarios de viols et de vols marquent mes pensées lorsque je marche dans les rues devenues trop sombres, obscures. Beyrouth qui scintille s’éteint, et moi je deviens un rat qui erre dans les rues, où je ne rencontre que des motos et des ombres d’hommes qui se promènent. Je cherche en vain un policier qui puisse m’assurer protection, vu que notre chère ville natale, ou plutôt que notre municipalité nous a abandonnés au noir des rues de Beyrouth. Dans ce pays où tout dérape, où rien ne va plus, dans ce pays où l’on se plaint et l’on se lamente de la situation, dans ce pays où les politiciens sont sans cesse occupés par leur discours sans fin, il faut au moins sauver notre capitale. Illuminez ses rues, rendez-lui ses étoiles brillantes, donnez-lui de nouveau son rôle de « mère protectrice » pour ses habitants et pour tous les Libanais. Ne la laissez pas devenir la ville des rats : elle a assez souffert et ses habitants aussi. Il est temps de la sauver ! Mayssa SADER (16 ans)
Au « Pilier d’Hercule »
Lointaine mais fructueuse était cette période de l’histoire où nos ancêtres les Phéniciens cinglaient vers le « Pilier d’Hercule », maintenant appelé détroit de Gibraltar, pour exploiter ses richesses minérales. Ils recherchaient pour leur commerce du cuivre, du plomb et de l’argile réfractaire, de l’argile et du bentonite pour bâtir...