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Actualités - OPINION

La folie des dieux inhumains

« Quos vult perdere, Jupiter dementat » « Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre. » Tel est le constat que la raison humaine peut faire face aux violences insoutenables de Gaza. Si la cruauté sanguinaire des Israéliens est indigne et repoussante, celle de leurs adversaires du Hamas est tout aussi haïssable et nauséabonde. Dans les deux cas, cette insoutenable cruauté a pris pour cible la même victime : les démunis, les exclus, les parias, les moins que rien, bref le peuple de cette Palestine qu’on s’obstine à appeler encore Terre Sainte. La boucherie commise par Israël à Gaza, de même que la campagne meurtrière contre le Liban de 2006, ne peuvent, en aucun cas, être qualifiées de « guerres ». Ce sont de vulgaires et obscènes expéditions punitives dont le modèle se trouve dans les progroms qui, jadis, prenaient pour cible la population juive innocente des confins polonais et de la terre noire d’Ukraine. Comment appeler guerre un déluge de fer et de feu dont les objectifs militaires échappent à toute logique rationnelle et dont le résultat n’aboutit pas à une quelconque forme d’occupation du terrain de nature à briser la volonté de l’ennemi ? De même, comment peut-on oser appeler « résistance » l’action d’hommes irresponsables qui n’accordent aucune forme de valeur à la vie humaine, notamment celle de leur propre population ? Comment peut-on oser glorifier et qualifier de courage héroïque le comportement d’hommes mus par le seul fanatisme religieux et non par la volonté légitime de libérer le territoire spolié de la patrie ? Quel est donc ce héros dont la bravoure consiste à provoquer l’ennemi, à le laisser transformer Gaza en cimetière tout en s’abritant dans les entrailles de la terre pour lui échapper ? Pourquoi les enfants de Palestine n’étaient-ils pas à l’abri, sous terre, avec les « héros de la résistance » et leurs « glorieuses fusées » dont la Perse raciste, antiarabe, les arrose ? Que vaut d’ailleurs la vie d’un Arabe pour la Perse, la patrie des Aryens ? Sunnites, chiites ou chrétiens, les Arabes ne peuvent être que des untermenschen (sous-hommes) aux yeux des représentants de la race supérieure, celle des übermenschen (surhommes). Les monstres sont tous pareils. Il suffit d’écouter les Mechaal, Haniyeh et leurs clones du Liban et d’ailleurs. Leur ton est monocorde, sans nuances, tranché comme cet acier qu’ils idolâtrent. Leur regard est fixe, inexpressif. Aucune trace d’émotion charnelle ne filtre à travers leurs yeux qui ont cessé d’être le reflet d’une âme humaine. Pauvres gamins de Palestine, pauvres gamins du monde arabe, ce sont de telles créatures qui prétendent vous servir de modèles, vous guider et vous diriger. Jadis, du temps béni de la civilisation, les défenseurs des villes et des contrées avaient au moins le sens des responsabilités. Ils savaient que la guerre n’est pas nécessairement une boucherie exterminatrice. Quand un assaillant approchait d’une ville, avec des forces manifestement supérieures, le roi ou le chef sortait avec ses conseillers et ses collaborateurs. Il remettait les clés de sa ville à l’envahisseur et se constituait prisonnier, dans l’unique but d’épargner la vie de ses concitoyens. Que de conquérants vainqueurs ont su, avec intelligence, clémence et mansuétude, faire preuve de cette magnanimité qui ne déserte jamais le cœur de l’homme, même sur le champ de bataille. Dans l’expédition punitive contre Gaza, nous ne sommes malheureusement plus dans une logique humaine mais divine. Pour comprendre, prenez la Bible et lisez le Livre de Josué, celui du Lévitique ou celui du Deutéronome. Lisez les prophètes Esdras et Néhémie pour saisir le sens abject du mot « haine ». Remettez-vous en mémoire les appels au meurtre de tous les discours des croisades. N’oubliez pas de parcourir, dans le Coran, l’équivalent des mêmes imprécations exterminatrices. Laissez-vous aller à la méditation sur l’inextricable énigme de ce dieu unique au nom duquel les pires violences ont été commises contre l’homme. À Gaza, les enfants de Palestine savent maintenant ce qu’est la colère divine du peuple élu. Les pervers et les fanatiques qui les tiennent en otages leur demandent d’applaudir la victoire, tout aussi divine, que leur dieu leur aurait permis de marquer. Le vampire, terré dans son tombeau, peut poursuivre l’œuvre de mort qui est la sienne. Point n’est besoin d’accabler le seul Israël. Demandez aux Algériens ce qu’ils pensent de leurs islamistes. Interrogez les innocents du Darfour qui sont exterminés par la folie sanguinaire de leurs tortionnaires arabo-islamistes. Penchez-vous sur la tragédie des Irakiens massacrés par d’autres Irakiens. Que faire ? Se radicaliser encore plus ? Cautionner encore plus cette culture de la mort que véhicule une idéologie pseudo-religieuse dévoyée par une logique de vampire ? La boucherie de Gaza, malgré toute son incommensurable horreur, doit-elle nous précipiter dans les bras des Haniyeh, Mechaal, Nasrallah et tutti quanti ? Comme le dit Mahmoud Abbas, au diable la résistance si son action doit mener à transformer nos villes en cimetières et nos contrées en steppes désolées. Plus que jamais, la voie est celle de la modération, du bon sens, et d’une nouvelle renaissance de l’arabité levantine dont nul n’a à rougir. Les torrents de sang qui coulent à Gaza doivent faire réfléchir ceux qui n’osent pas encore discerner, dans ce massacre, la haine de la Perse pour les Arabes. En sous-main, la même Perse encourage insidieusement le refus de toute trêve par ses clients, le Hamas et sans doute le Hezbollah. Situation périlleuse, qui met sous les yeux de tous les effets de la « victoire divine » de 2006 que le Hamas ne parvient pas à vendre, vu l’ampleur du désastre et, partant, l’énormité du mensonge. Le mensonge d’une victoire fallacieuse est à lui seul grave de conséquences car il entraîne le seul sacrifice des humbles face à des miliciens-vampires dépourvus de toute forme de sensibilité humaine. Pendant ce temps, Israël s’enferme de plus en plus dans la réplique des atrocités nazies et se transforme en camp retranché, déniant aux Palestiniens modérés tout droit d’existence. Le tout avec la bénédiction de la mauvaise conscience occidentale et l’incurie éhontée de ce que ce pauvre Samir Kassir, mort pour rien, appelait : le « malheur arabe ». Pr. Antoine COURBAN
« Quos vult perdere,
Jupiter dementat »

« Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre. » Tel est le constat que la raison humaine peut faire face aux violences insoutenables de Gaza. Si la cruauté sanguinaire des Israéliens est indigne et repoussante, celle de leurs adversaires du Hamas est tout aussi haïssable et nauséabonde. Dans les deux cas, cette insoutenable cruauté...