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Réconciliation Assad-Abdallah : quel impact sur la Palestine ? Le commentaire d’Émile Khoury

Si les réconciliations interarabes qui ont été scellées lors du sommet de Koweït sont sincères et véridiques, il va sans dire qu’il faudra qu’elles donnent lieu à des mesures concrètes sur le terrain. À commencer par une réconciliation interpalestinienne qui puisse déboucher sur la formation du gouvernement d’union nationale auquel le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a appelé à plusieurs reprises. Mais, pour en arriver là, serait-il nécessaire d’organiser une conférence palestinienne, sur le modèle de celle de Doha, qui a abouti à la signature de l’accord interlibanais du même nom ? Dans cette hypothèse, qui pourrait accueillir une telle réunion ? L’Égypte, l’Arabie saoudite ou un autre pays ? Ou bien les formations palestiniennes se contenteront-elles de revenir aux stipulations des accords de La Mecque et du Yémen, qui sont restés lettre morte jusqu’à présent ? Des milieux politiques qui suivent ce dossier estiment que la réconciliation interpalestinienne nécessite une entente arabe sincère et solide. Au lendemain de la dernière guerre de Gaza, cette étape s’impose en vue de parvenir à réunifier le pouvoir palestinien au sein d’une même institution. Cela est d’autant plus urgent qu’une passation des pouvoirs vient d’avoir lieu à Washington ; et qu’il faudrait donc que les Palestiniens puissent s’adresser à la nouvelle administration Obama, et au monde entier à travers elle, d’une seule voix. Il semble donc que la seule issue à la duplicité de facto des institutions palestiniennes entre Gaza et la Cisjordanie soit un scénario à la libanaise. Il faudrait dans ce cas procéder à des réconciliations entre les factions rivales, pour former ensuite un gouvernement d’union nationale où toutes les parties seraient représentées et qui serait chargé d’organiser des élections législatives et présidentielle. Il reste toutefois à savoir si, après sa réconciliation avec l’Arabie saoudite, la Syrie pourrait collaborer avec les autres pays arabes pour favoriser les retrouvailles interpalestiniennes ? Ou bien l’Iran exercerait-il des pressions sur Damas en l’acculant à choisir entre son alliance avec lui ou le retour au giron arabe ? Est-il possible, d’ailleurs, que Téhéran abandonne aussi facilement la carte des formations palestiniennes intégristes, le Hamas en tête, avant d’avoir obtenu des concessions de la part de l’Occident ? Toujours est-il que si la priorité du côté palestinien est aujourd’hui la réconciliation interne, l’État hébreu, lui, reste hanté par la sécurité de ses colonies du Sud, situées à proximité de Gaza. Tout nouveau tir de roquettes du côté palestinien contre Israël serait en effet synonyme de l’échec pur et simple de la dernière offensive israélienne. Un échec qui serait interprété comme étant celui du trio Olmert-Livni-Barack, ce qui ne devrait pas manquer de consolider la popularité du Likoud et de son chef, Benjamin Netanyahu. Israël devrait donc se concentrer sur la surveillance des frontières de ce secteur, pour empêcher le Hamas de se réarmer et d’y retrouver sa puissance d’avant décembre 2008. La tâche de l’État hébreu dans ce domaine sera facilitée par l’accord qu’il a signé avec les États-Unis pour surveiller les frontières de Gaza. Plusieurs pays pourraient même collaborer avec Washington et Israël pour tenter de mettre un terme au trafic d’armes vers Gaza, en compensation de l’échec israélien à en faire de même au Liban-Sud, au lendemain de la guerre de juillet 2006.
Si les réconciliations interarabes qui ont été scellées lors du sommet de Koweït sont sincères et véridiques, il va sans dire qu’il faudra qu’elles donnent lieu à des mesures concrètes sur le terrain. À commencer par une réconciliation interpalestinienne qui puisse déboucher sur la formation du gouvernement d’union nationale auquel le président de l’Autorité palestinienne,...