Bordeaux fait le travail

Ce Bordeaux-là a de multiples visages. Renversants à Monaco juste avant la trêve (3-4), chatoyants face au PSG dimanche (4-0), les Girondins ont affiché une autre facette de leur immense potentiel cette semaine en Coupe de la Ligue. En quarts de finale, ils ont fait le travail face à Châteauroux (2-1). Malgré quelques frayeurs en fin de rencontre. Sans forcer leur talent, ils se hissent donc en demi-finale d’une épreuve qu’ils n’entendent pas brader. D’abord parce qu’ils l’ont ramenée en Gironde à deux reprises, en 2002 et 2007. Mais surtout parce que ce cru 2008/2009 semble avoir une soif inassouvie de victoires. Non contents de titiller l’indéboulonnable leader lyonnais en championnat, les joueurs au scapulaire ont en effet les armes pour finir la saison en trombe, tant leur effectif paraît riche. Laurent Blanc en est conscient. C’est sans doute pour cette raison qu’il s’est permis de laisser Ramé, Chalmé, Diarra, Jussié, Cavenaghi et Chamakh sur le banc. Mais avec Gourcuff à la baguette, en soutien du duo Gouffran-Bellion, le potentiel offensif n’est en rien altéré. Dans une configuration portée vers l’avant laissant le seul Fernando à la récupération, Bordeaux va se créer des occasions à la pelle. Notamment en première période, où Gourcuff (9e) tutoie la lucarne de Fernandez, Diawara touche la barre castelroussine (33e) et Bellion bute sur le portier de la Berrichonne (35e). Entre-temps, Gouffran avait profité d’une hésitation de la défense centrale pour ouvrir la marque et signer son premier but sous les couleurs girondines (1-0, 25e). Quelques secondes plus tôt, le 17e de Ligue 2 avait donné l’illusion qu’il pouvait inquiéter le 2e de L1 lorsque Mulenga chauffait les gants de Valverde (21e et 22e). Mulenga redonne espoir À l’attaque-défense du premier acte s’en est suivi un deuxième round empreint de maîtrise. En fait, les Girondins ont tué le match quand Bellion, seul au second poteau, marquait dans le but vide au terme d’une combinaison Gourcuff-Wendel sur coup franc (2-0, 56e). À 2-0, le maigre public de Chaban-Delmas peut alors souffler. C’est du moins ce qu’il pense jusqu’à la 80e minute : lancé par Bedimo, qui profite d’une mauvaise relance de Fernando, Mulenga prend de vitesse Henrique et ajuste Valverde du droit (2-1). Les dernières minutes ravivent quelque peu l’intérêt d’une rencontre jusqu’ici à sens unique. Mais il est déjà trop tard. À court de rythme, le Châteauroux de Dominique Bijotat avait promis de jouer « (sa) carte à fond ». Il pourra au moins se targuer d’avoir fait douté ce qui est sans doute actuellement la meilleure équipe de l’Hexagone.