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Actualités - CHRONOLOGIE

Exposition Les éclats de pétales de Hanibal Srouji *

Colette KHALAF De feu et d’eau, les pétales évanescents, éphémères et volatils de Hanibal Srouji sont disséminés dans l’espace de la galerie Janine Rubeiz jusqu’au 7 février. Un hymne à la vie après la mort. Tout n’est pas accidentel ni arbitraire chez cet artiste qui, depuis plus de dix ans, se questionne sur la trajectoire de la peinture. Une réflexion qui le porte à s’interroger sur sa relation avec son pays, voire son déracinement forcé et, par la suite, sur le processus de guérison. Un peu autobiographique, un peu thérapeutique, ce travail essentiellement artistique se veut partage avec l’autre. « À bien réfléchir sur l’histoire de la peinture, on constate combien cet art s’est libéré avec le temps, dit Hanibal Srouji. Si les impressionnistes ont libéré la couleur et les fauvistes la forme, les courants successifs n’ont fait que s’appliquer sur l’espace. Quant à moi, j’essaye par les moyens et les techniques en ma possession de participer à ces mouvements libérateurs. » Ainsi, si les éclats effectués dans la toile n’étaient auparavant que des perforations semblables à des trous de balle et évoquant donc la guerre et la mort, ils sont devenus, avec le temps, ces petits pétales, véritables incursions ondulatoires qui ne lacèrent plus, mais effleurent la toile. La blessure n’est plus sanguinolente. Elle est caresse, et l’espace est épuré pour mieux se remplir. C’est dans ce quasi-vide apparent que le regard va transpercer la texture de la toile pour aller au-delà du visuel et toucher le sensoriel. Une toile qui respire « Dépétalisées », effeuillées, se cherchant sur la toile comme les protons et les neutrons cherchent à se retrouver dans l’atome, ces formes longtemps mûries sont l’image d’un pays, le Liban, qui ne parvient pas à s’harmoniser, à devenir un. Il est, lui aussi, comme effeuillé. L’art de Srouji est comme une cuisine personnelle aux ingrédients bien dosés. «La peinture, dit-il, est un domaine de recherche et d’application. Il ne repose pas seulement sur l’exécution». Le «chef cuisinier » est également manipulateur. En mélangeant les oxydations, les brûlures et la rouille, le faux fusionne souvent avec le vrai et l’ambiguïté s’installe, menant pourtant au même résultat. La toile a-t-elle été brûlée? Les éclaboussures sont-elles incontrôlées ? En s’interrogeant, le regard extérieur s’associe à celui de l’artiste et tous deux cheminent pour forcer les barrières et instaurer un ordre nouveau…fait de désordre et d’harmonie. * Galerie Janine Rubeiz, jusqu’au 7 février. Ouverte de mardi au vendredi, de 10h00 à 19h00. Samedi, de 10h00 à 14h00. Fermeture dimanche et lundi. Tél. : 01/868290.
Colette KHALAF


De feu et d’eau, les pétales évanescents, éphémères
et volatils de Hanibal Srouji sont disséminés dans l’espace de la galerie Janine Rubeiz jusqu’au 7 février. Un hymne à la vie après
la mort.
Tout n’est pas accidentel ni arbitraire chez cet artiste qui, depuis plus de dix ans, se questionne sur la trajectoire de la peinture. Une réflexion...