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Actualités - CHRONOLOGIE

Un peu plus de... « Hang over » – lendemains de fêtes De Médéa Azouri HABIB

La tête dans le « coltard », dans les vapes ou ailleurs. « Hang over ». C’est un lendemain de fête… Ou plutôt des lendemains de fêtes – au pluriel. Parce que si l’on pense une seule minute que le Liban n’a célébré que l’Adha, Noël, l’Hégire ou l’arrivée de 2009 durant ce mois de décembre 2008, on se « fourre le doigt dans l’œil jusqu’au coude », comme dirait l’autre. Un mois de festivités, voilà ce que vient de vivre Beyrouth, village des irréductibles Libanais, le seul mégavillage de la planète qui semblerait avoir résisté à la crise mondiale. Un mois de festivités… ça laisse des traces et quelques séquelles. Un mois de festivités, ce sont des litres de champagne, des centaines et centaines de kilos de foie gras (local bien sûr), des milliers de tranches de saumon, des millions de jouets… Un mois de festivités, c’est une multitude de confettis dans les cheveux, des heures et des heures coincés dans les embouteillages, des milliards de livres libanaises dépensées, des dizaines et dizaines de SMS envoyés, des tonnes de minutes téléphonées, des centaines de « happy, merry, joyeux et bonnes… » répétés inlassablement, quelques kilomètres urbains foulés en talon de 10 cm, des douzaines de « Hi comment vas-tu ? Tu restes jusqu’à quand ? Qu’est-ce que tu as reçu à Noël ? Tu fais quoi au Nouvel An ? Ça va à Dubaï ? Tu montes à Faraya ? Y en a du monde aujourd’hui… » posés à chaque personne croisée derrière une porte verte, à la lueur des chandelles ou au coin d’une rue. Un mois de festivités, c’est une sacrée gueule de bois en ce début janvier assez frisquet, c’est un réveil difficile, les yeux cernés, les habits qui sentent la cigarette, le téléphone saturé de messages de souhaits, tour à tour, classiques ou subtils, le « inbox » facebookien rempli de statuts version 09 et de jolies choses prévues pour cette nouvelle année. Quelques jours encore et c’est vraiment fini. Quelques jours, jusqu’au 7 plus exactement, et la fête avec un grand F sera définitivement terminée. Au moment où l’on tirera les rois (et les reines), nos « expats » prendront le chemin du retour, les jours reprendront leur place dans la semaine et on ne confondra plus le jeudi avec le dimanche et un lundi soir avec un Saturday night fever, les rues se dégorgeront, les bars, restos et autres lounges seront plus calmes et la vie reprendra son cours normal. Cela faisait bien longtemps qu’on n’avait pas vu ça. Les rues beyrouthines, tripolitaines ou farayotes, bondées le jour, bondées la nuit… des soirées à thèmes par-ci, des open houses par-là. On s’est croisés, embrassés, enlacés, congratulés, souris pendant des jours et des nuits. On a ri, trinqué, papoté et dansé jusqu’à pas d’heure… Qu’on ait fait la sourde oreille aux sirènes de la nuit ou qu’on ait succombé aux excès des soirées libanaises, décembre aura été à l’image du pays, un mois schizophrène et intense, excessif et doux, torturé et festif, plein de doutes et d’espoirs. Un mois d’ivresse. Avec des événements réussis et d’autres moins. Et comme toujours, les soirées autour du 31 plus drôles et plus abouties, parce que plus spontanées surtout. Ah cette soirée du réveillon, ses cotillons, son ABBA à minuit et cette multitude de personnes dont vous n’en avez rien à cirer et à qui vous vous forcez de souhaiter une bonne année, le sourire plein les dents. Cette soirée bercée par la naïveté de croire que l’année qui vient sera meilleure et que, finalement, on laisse derrière tout ce qui nous aura blessé durant les douze derniers mois. Heureusement que ce 1er janvier existe, car il nous a souvent permis de prendre de bonnes résolutions et de faire l’inventaire des jours passés… Ces lendemains de fêtes libanaises sont exquis. Et comme rien n’est vraiment laissé au hasard dans le pays du Cèdre, de la myrrhe et de l’encens, le froid vient à peine d’arriver, comme si l’hiver ne commençait que maintenant, comme s’il avait cédé sa place à ce climat étrange, pour permettre à cette douceur hors du commun d’envelopper les Libanais durant ces derniers jours de 2008… Amour, gloire et beauté pour 2009 ! Bonne année à tous et à toutes.
La tête dans le « coltard », dans les vapes ou ailleurs. « Hang over ». C’est un lendemain de fête… Ou plutôt des lendemains de fêtes – au pluriel. Parce que si l’on pense une seule minute que le Liban n’a célébré que l’Adha, Noël, l’Hégire ou l’arrivée de 2009 durant ce mois de décembre 2008, on se « fourre le doigt dans l’œil jusqu’au...