À l’affiche Tenues de fête

Colette Khalaf On peut porter un « tuxedo », cravate ou papillon, se maquiller, se grimer ou se masquer, la personnalité ne change pas et chacun a sa propre identité. C’est ce que prouve le beau film de Clint Eastwood, L’Échange. Changeling H H de Clint Eastwood Avec Angelina Jolie, John Malkovich et Jeffrey Donovan C’est le cinquième film de Clint Eastwood à avoir été en compétition à Cannes. Et s’il n’est pas le meilleur de l’ancien acteur reconverti (pour notre chance à la réalisation), Changeling est certainement un bon film dans la continuité de l’œuvre d’Eastwood , à voir, un constat politique de l’Amérique mais aussi une profession de foi pour ce cinéma que le metteur en scène semble mettre au-dessus de tout. Le scénario de J. Michael Straczynski (qui a surtout travaillé pour des séries télévisées et des comiques) s’inspire d’un fait divers réel : en 1928, Walter Collins, un enfant de 9 ans, disparaît. Quelques semaines plus tard, la police de Los Angeles rend à sa mère, Christine, qui a élevé seule son fils, un enfant qui affirme être Walter. Elle ne reconnaît pas ce petit garçon et engage un combat inégal avec le Los Angeles Police Department (LAPD). Cette police qu’Eastwood filme corrompue et viciée jusqu’à la moëlle, va découvrir parallèlement l’existence de Gordon Northcott, un tueur en série. L’intrigue, vous le découvrirez vous-même, est intéressante et captivante. Les deux heures vingt minutes passent rapidement et car le réalisateur, qui est aussi un formidable soryteller, nous laisse en compagnie de cette Amérique dont il sait si bien percevoir les faiblesses mais aussi la force contenue dans cette Angelina Jolie, actrice qu’il dirige avec exactitude et sincérité. Celle-ci saura ressusciter à nos yeux les modèles des anciennes stars. Mélange de force et de faiblesse, de pudeur et de courage, elle affronte un Jeffrey Donovan lisse et méchant, comme tous ces caractères cruels qu’ont incarnés autrefois de très bons acteurs. La reconstitution historique est impeccable et les moyens de la mise en scène et du scénario limpides et bien ficelés. En nous transposant toujours dans le passé, Clint Eastwood parvient néanmoins à brosser, avec une maîtrise élégante, un tableau très actuel des failles du système américain. grand cinémas abc/grand concorde/grand las salinas, CINEMACITY, empire galaxy, kaslik Igor H d’Anthony Leondis Avec John Cusack, Molly Shannon et Steve Buscemi. Dans un pays bizarrement appelé Malaria et gouverné par un roi qui fait sévir le mal, le petit bossu Igor voudrait devenir un grand inventeur scientifique de machines malfaisantes. Mais par inadvertance, l’invention tourne mal et c’est un être aimable et plein de bonté qu’il va créer. Igor est née d’une idée toute simple du scénariste Chris McKenna. Ce fan de films d’horreur a voulu signer une variation loufoque sur le mythe de Frankenstein et d’autres films de savants fous en renversant les codes habituels. Il s’agissait de faire de l’assistant de labo bossu et grossier un génie, du savant fou un imposteur, du monstre maléfique une délicieuse créature, du cerveau en bocal un simplet. Le design d’Igor a été obtenu en superposant des caractéristiques graphiques du XVIIIe siècle, du début du XXe et des années 60. C’est ce mélange qui donne cette ambiance particulière, à la fois sombre et ultragraphique. Cet univers visuel noir sur fond musical du compositeur Patrick Doyle et inspiré des films expressionnistes allemands, notamment de Metropolis de Fritz Lang, évoque le manichéisme et le long combat du Mal et du Bien. Un film au dialogue percutant pour enfants-adultes et adultes-enfants. CINEMACITY, empire sodeco/dunes, zouk, saint-élie, abraj