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Golfe d’Aden Attaques tous azimuts des pirates en Somalie

Trois bateaux ont été détournés, en 24 heures, alors qu’une intervention des forces internationales a permis de déjouer une attaque contre un navire chinois. Les pirates somaliens, insensibles au déploiement d’une force navale de l’Union européenne au large de leurs côtes, ont mené une nouvelle série d’attaques dans le golfe d’Aden tandis que l’ONU renforçait considérablement le dispositif de lutte contre la piraterie. Trois bateaux ont été détournés mardi par des pirates dans le golfe d’Aden, a annoncé hier Andrew Mwangura, responsable de la branche est-africaine d’un programme d’assistance aux marins au Kenya. Selon M. Mwangura, il s’agit d’un cargo turc, le Bosphorus Prodigy, avec 11 membres d’équipage, d’un remorqueur malaisien tractant une barge vide, le Masindra 7, avec 11 marins indonésiens à bord, et d’un yacht avec deux personnes à bord. Le remorqueur malaisien, qui faisait route vers la Malaisie, travaillait pour Total, selon un porte-parole du groupe pétrolier français. Le cargo turc, qui reliait le Moyen-Orient à l’Europe, a pour sa part essuyé des tirs à l’arme automatique depuis deux embarcations, a précisé le BMI. Le Centre antipiraterie du Bureau maritime international (BMI), installé à Kuala Lumpur, a confirmé mercredi l’attaque des deux bateaux de commerce. Par ailleurs, une intervention des forces internationales présentes dans la zone a permis de déjouer une attaque contre un bateau chinois, le Zhenhua 4, et ses 30 membres d’équipage, qui se sont enfermés dans leurs cabines en attendant les secours. La Chine envisage à son tour d’envoyer des navires de guerre dans la zone. Cette nouvelle démonstration de force intervient une semaine après le début du déploiement de la première opération navale de l’Union européenne, Atalante, destinée à protéger les bateaux du Programme alimentaire mondial de l’ONU qui délivrent une aide vitale à 3,2 millions de Somaliens, et plus généralement à lutter contre la piraterie dans le golfe d’Aden et l’océan Indien. « En dépit de l’armada de l’UE qui patrouille le golfe d’Aden, les pirates parviennent à attaquer et capturer des bateaux car le nombre de bâtiments de guerre est insuffisant pour sécuriser des eaux si vastes », a souligné le directeur du centre antipiraterie du BMI, Noel Choong. Atalante, dont le navire amiral grec est arrivé à Djibouti mardi, doit regrouper à terme six navires de guerre et trois avions de patrouille. Mardi, le Conseil de sécurité de l’ONU a considérablement renforcé la possibilité pour des puissances étrangères de poursuivre les pirates en territoire somalien. Cette nouvelle résolution autorise pour un an des opérations internationales sur le territoire de Somalie mais ne comporte pas explicitement la possibilité d’utiliser son espace aérien. La secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice a insisté, à cette occasion, sur l’importance d’une stabilisation politique en Somalie, en guerre civile depuis 1991 et où un gouvernement provisoire ne contrôle qu’une faible partie du territoire. Grandement affaibli par une insurrection islamiste radicale qui gagne du terrain, ce gouvernement est également au cœur d’une crise institutionnelle ouverte, le président Abdullahi Yusuf Ahmed ayant tenté de limoger son Premier ministre Nur Hassan Hussein. Désavoué par le Parlement, il a choisi l’épreuve de force en nommant mardi un de ses proches à la tête du cabinet, paralysant un peu plus les institutions somaliennes.
Trois bateaux ont été détournés, en 24 heures, alors qu’une intervention des forces internationales a permis de déjouer une attaque contre un navire chinois.
Les pirates somaliens, insensibles au déploiement d’une force navale de l’Union européenne au large de leurs côtes, ont mené une nouvelle série d’attaques dans le golfe d’Aden tandis que l’ONU renforçait...