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Actualités - OPINION

Spéculations sur le programme électoral de… Damas ! Le commentaire d’Émile Khoury

Après le coup d’éclat, en même temps coup d’envoi de la campagne électorale, de la visite Aoun, comment Damas va-t-il mener la bataille des législatives libanaises ? Enjeu crucial pour un régime syrien qu’affole le tribunal international et qui rêve de récupérer le contrôle du Liban politique. Avec le concours du 8 Mars. Il s’agirait cette fois d’une reprise de pouvoir par procuration, ou en partenariat et non plus d’une tutelle totale. Mais cela resterait suffisant pour assurer nombre d’avantages substantiels, politiques et autres. Pour sortir de l’isolement arabo-international et pour amener les Américains à composition. Quand le général Aoun affirme que la Syrie ne reviendra pas au Liban, il confirme en réalité ce que tout le monde sait, lui le premier. À savoir qu’un retour militaire est totalement interdit par l’ensemble des autres puissances. Mais le come-back politique, projeté dès le retrait des troupes, est en train de s’accomplir via les alliés du cru. Suivant un plan classique, calqué sur la subordination que nombre d’anciennes puissances coloniales imposent, notamment en Afrique, aux États libérés, à travers des instruments locaux. Soutenir qu’après son retrait militaire, la Syrie ne s’immisce plus dans les affaires intérieures libanaises, et qu’il n’y a donc plus de problème avec elle, cela fait sourire tant c’est gros. Peut-on seulement compter les discours fracassants, les déclarations, les initiatives ouvertes, politiques ou sécuritaires traduisant la constance de l’immixtion syrienne ? Doit-on reproduire les propos, outrageants agressifs, ou engagés d’Assad, de Chareh, de Moallem et tutti quanti ? Commentant ce quitus faussement naïf, l’ambassadeur d’un pays de l’Est européen souligne qu’après l’effondrement du bloc soviétique, il a encore fallu dix bonnes années avant de se dégager de l’emprise du système communiste sortant. Pour accéder à une véritable démocratie, en nettoyant l’État des réseaux de l’ancien appareil du parti, de la police secrète et des SR. Le diplomate ajoute qu’il n’est pas facile pour le Liban de larguer les résidus compacts d’une tutelle syrienne de trente ans. Qu’il ne suffit pas pour cela d’installer un nouveau gouvernement ou d’élire un président. Car il subsiste au sein de l’administration, tous départements confondus, de proéminentes, de puissantes poches actives encore plus proches de l’ancien tuteur que de ses alliés locaux. Dont la potentielle mainmise sur le pouvoir garantirait donc la protection des éléments de terrain aussi nécessaires à l’influence syrienne que les cadres politiques. Agents qui peuvent être d’une extrême utilité dans la bataille essentielle des législatives. Il reste qu’en pratique, la Syrie aurait tout avantage à s’acquérir les bonnes grâces du nouveau régime libanais, pour booster les listes du 8 Mars par des alliances avec ses partisans actuels ou virtuels. Soit par des cooptations directes, soit en laissant certains sièges vacants à leur profit, sous condition de coopération ultérieure. C’est en base de cette orientation tactique que, selon des sources informées, Damas aurait prié le général Aoun de rétablir les ponts avec Baabda comme avec Bkerké. Pour parer les critiques du 14 Mars présentant la visite du général à Damas comme dirigée contre ces deux recours, et pour qu’ensuite le député puisse relancer le président Sleiman au sujet d’éventuelles listes communes à Jbeil comme au Kesrouan. Une telle sauce a-t-elle des chances de prendre ? Les observateurs en doutent. Mais, comme on dit, qui ne tente rien n’a rien.
Après le coup d’éclat, en même temps coup d’envoi de la campagne électorale, de la visite Aoun, comment Damas va-t-il mener la bataille des législatives libanaises ? Enjeu crucial pour un régime syrien qu’affole le tribunal international et qui rêve de récupérer le contrôle du Liban politique. Avec le concours du 8 Mars. Il s’agirait cette fois d’une reprise de pouvoir par...