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Actualités - CHRONOLOGIE

Inde Washington et New Delhi font monter la pression sur le Pakistan

La police désamorce des engins explosifs découverts à la gare de Bombay. La pression sur le Pakistan après les attentats de Bombay est montée d’un cran hier. Très préoccupés par les attaques coordonnées qui ont fait 188 morts la semaine dernière dans la capitale économique indienne, les États-Unis ont dépêché simultanément la secrétaire d’État Condoleezza Rice en Inde et le chef d’état-major interarmées, l’amiral Michael Mullen, au Pakistan. Les deux responsables ont fait passer le même message en exhortant Islamabad à participer pleinement à l’enquête, lui qui est dans la ligne de mire de New Delhi depuis que des responsables indiens ont fait du Lashkar-e-Taïba, un groupe islamiste basé au Pakistan, le suspect numéro un des attaques. Le directeur du renseignement américain Mike McConnell a lui aussi accusé le mouvement islamiste Lashkar-e-Taïba d’être derrière les attentats. Venue rencontrer les responsables indiens à New Delhi, Mme Rice a appelé le Pakistan à répondre « rapidement et de manière transparente » à ces accusations. Tout en refusant de « se précipiter pour tirer des conclusions et dire qui est responsable », Mme Rice a estimé que ces attentats entraient dans la catégorie du « genre de terrorisme auquel participe el-Qaëda ». La secrétaire d’État américaine est attendue aujourd’hui à Islamabad, où l’amiral Michael Mullen a « exhorté » le Pakistan à « enquêter intensément ». L’Inde continue elle aussi à mettre la pression sur son voisin, sans toutefois avancer de menaces précises. « Les actions qu’entreprendra le gouvernement dépendront de la réponse que nous obtiendrons des autorités pakistanaises », a prévenu le ministre indien des Affaires étrangères Pranab Mukherjee. Le ministre a déclaré n’avoir « aucun doute » que les attentats étaient coordonnés depuis le Pakistan et que « les commanditaires s’y trouvent » toujours. New Delhi souhaite voir « les terroristes et organisations qui ont perpétré ces attaques arrêtés et traduits en justice », a-t-il ajouté, en appelant « la communauté internationale » à « faire en sorte que cela se produise ». Un responsable gouvernemental indien avait indiqué auparavant que l’Inde allait présenter à Mme Rice des « preuves » d’une connexion avec le Pakistan, notamment « des transcriptions de conversations par téléphone satellite qui établissent un lien entre les terroristes et leurs chefs pakistanais ». New Delhi affirme que tous les islamistes qui ont lancé les attaques sur Bombay sont partis du port pakistanais de Karachi (Sud) et qu’ils ont été entraînés et guidés vers leurs cibles par le Lashkar-e-Taïba. L’Inde réclame au Pakistan l’extradition d’une vingtaine de personnes qu’elle pense impliquées dans ces actions, dont Hafeez Sayeed, le chef du Lashkar-e-Taïba. Selon le Wall Street Journal, la police indienne pense avoir identifié, grâce aux interrogatoires de l’unique assaillant capturé vivant, le cerveau des attentats en la personne de Yusuf Muzammil, chef des opérations du Lashkar-e-Taïba, qui figurerait sur cette liste. Islamabad a de son côté offert de travailler avec New Delhi pour remonter jusqu’aux commanditaires. Le président pakistanais Asif Ali Zardari a qualifié mardi sur CNN les auteurs des attentats « de militants apatrides qui agissent dans l’ensemble de la région (...) et prennent le monde entier en otage ». Il a cependant douté qu’il s’agisse de citoyens pakistanais, tout en souhaitant, au cas où il y aurait suffisamment de preuves, que les suspects réclamés par l’Inde soient jugés au Pakistan. À Bombay, la police a annoncé avoir découvert et désamorcé hier à la principale gare de la ville des explosifs laissés par les assaillants. Un rassemblement était par ailleurs organisé hier soir, une semaine après le début des attaques, devant l’hôtel Taj Mahal, une des cibles des attentats, pour exhorter les autorités à mieux protéger les citoyens.
La police désamorce des engins explosifs découverts à la gare de Bombay.
La pression sur le Pakistan après les attentats de Bombay est montée d’un cran hier. Très préoccupés par les attaques coordonnées qui ont fait 188 morts la semaine dernière dans la capitale économique indienne, les États-Unis ont dépêché simultanément la secrétaire d’État Condoleezza Rice...