Rechercher
Rechercher

Actualités

Je rêve Georges TYAN

Je rêve d’un pays où si j’ouvre le robinet pour boire, de l’eau limpide en coulera, si je m’engouffre dans l’ascenseur l’électricité ne sera pas coupée entre les étages et que j’atteindrais sain et sauf ma destination. Je rêve de voir aux carrefours des feux qui fonctionnent normalement, des automobilistes courtois, des cyclomoteurs qui ne viennent pas à contresens, de ne pas voir des agents de circulation, quand il y en a, qui baillent aux corneilles ou grillent une cigarette en contemplant d’un œil impavide les embouteillages se former. Je rêve de trottoirs propres que les vieilles dames peuvent emprunter sans se briser les os, d’espaces verts, d’arbres à l’ombre desquels jeunes et moins jeunes peuvent jouer ou se reposer. Je rêve d’une corniche en bord de mer digne de ce nom, d’une riviera sans lampions hideux, aux pavés symétriques où se promèneraient toutes sortes de gens, sans risque de se faire accrocher par un cycliste ou un incivil patineur à roulette. Je rêve de rues sans trous ni crevasses, d’entrepreneurs honnêtes qui feraient leur travail en professionnels, dans les délais impartis, respectant les riverains et la nature, ne laissant derrière eux ni monticules de gravats, ni détritus. Je rêve d’une ville où les rues seraient éclairées la nuit et non plus de jour seulement, et où marcher le soir ne serait plus une aventure ni la sécurité un mot aléatoire. Je rêve d’une administration transparente et efficace au service du citoyen et non le contraire, où les pots-de-vin seraient passibles de prison, de bâtiments administratifs, nets, propres, où les fonctionnaires auraient plaisir à travailler, loin de toute pourriture et moisissure. Je rêve d’une justice vraie, responsable, sans piston ou intervention, de juges qui siègent à l’heure indiquée, qui rendent leur verdict en toute âme et conscience. Le leitmotiv récurrent et éculé « nous sommes tous au dessous de la loi » prendrait alors son sens profond. Je rêve, bien entendu, je rêve tout éveillé, loin de toute polémique, comme il est donné à chaque être humain libre de ses pensées, de ses désirs de le faire, qui n’a d’autre but à l’heure de la globalisation, du rapprochement des distances et du modernisme, que de vivre de plain-pied dans ce XXIe siècle, avec tous les droits et les devoirs que cela sous-entend, alors que, malheureusement, d’aucuns s’efforcent de nous faire retourner à l’ère médiévale. Georges TYAN Conseiller municipal de Beyrouth Article paru le mercredi 5 novembre 2008
Je rêve d’un pays où si j’ouvre le robinet pour boire, de l’eau limpide en coulera, si je m’engouffre dans l’ascenseur l’électricité ne sera pas coupée entre les étages et que j’atteindrais sain et sauf ma destination.
Je rêve de voir aux carrefours des feux qui fonctionnent normalement, des automobilistes courtois, des cyclomoteurs qui ne viennent pas à...