Rechercher
Rechercher

Actualités

Diplomatie Petraeus au Pakistan, où les violences inquiètent Washington

Islamabad renouvelle en termes très fermes sa protestation contre les tirs de missiles américains sur son territoire. Le général David Petraeus, nouveau chef des opérations américaines en Afghanistan et en Irak, a réservé hier sa première visite dans la région au Pakistan. Le général Petraeus a rencontré à Islamabad les dirigeants civils et militaires du pays, avant de se rendre en Afghanistan, selon la presse. Cette visite « démontre que le Pakistan est devenu un point d’intérêt central pour les États-Unis », a souligné Talat Masood, général à la retraite et expert dans les questions de sécurité. Les zones peuplées de tribus pachtounes du nord-ouest du Pakistan, qui longent la frontière afghane, sont en effet devenues, selon de nombreux experts, « le nouveau front » de la guerre contre le terrorisme, où se sont repliés des talibans afghans chassés de leur pays depuis 2001 et d’autres insurgés liés au réseau el-Qaëda, avec le soutien de talibans pakistanais. Washington et Kaboul affirment que ces groupes lancent depuis ces régions des attaques contre les forces internationales en Afghanistan, et accusent Islamabad de ne pas les combattre assez activement. Mais les frappes de missiles – 18 depuis le 13 août – menées par des drones, que les forces américaines en Afghanistan sont seules à posséder dans la région, semblent sans effet sur les violences qui secouent le Pakistan. La visite du général US devait donner lieu à un examen de la stratégie des États-Unis en Afghanistan et dans les zones tribales pakistanaises. Mais les dirigeants pakistanais en ont profité pour renouveler en termes très fermes leurs protestations contre les tirs de missiles américains sur leur territoire. Ces tirs sont « contre-productifs », « difficiles à justifier de la part d’un gouvernement démocratiquement élu », et créent un « défaut de crédibilité », a déclaré le président Asif Ali Zardari en recevant le général Petraeus. Les tirs de missiles risquent de « générer des sentiments antiaméricains et provoquer une vague de violence parmi la population », a averti de son côté le ministère de la Défense. L’intensification des violences en Afghanistan a déjà conduit Washington à se lancer dans un examen de la stratégie à appliquer dans cette région, englobant l’extrémisme au Pakistan et l’insurrection dans les zones tribales, la problématique de la violence dans les deux pays étant devenue indissociable. Parallèlement aux renforts annoncés sur le front afghan, où les États-Unis comptent actuellement 33 000 soldats, la moitié des troupes étrangères, l’idée d’un dialogue, aux contours encore très imprécis, avec les talibans semble faire du chemin. Le général Petraeus a d’ailleurs publiquement soutenu l’idée de « parler à l’ennemi » au nom de la réconciliation, et aime à insister sur l’importance des efforts politiques et économiques pour vaincre une insurrection.
Islamabad renouvelle en termes très fermes sa protestation contre les tirs de missiles américains sur son territoire.

Le général David Petraeus, nouveau chef des opérations américaines en Afghanistan et en Irak, a réservé hier sa première visite dans la région au Pakistan. Le général Petraeus a rencontré à Islamabad les dirigeants civils et militaires du pays, avant de...