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Rapport La corruption tue, avertit Transparency International

La Birmanie, l’Irak, la Somalie ou encore Haïti parmi les cas les plus graves. La corruption dans les pays pauvres est une véritable « catastrophe humanitaire » qui tue, avertit l’ONG Transparency International (TI), dont le rapport 2008 publié hier à Berlin montre du doigt l’Irak, la Somalie, la Birmanie ou encore Haïti. « Dans les pays les plus pauvres, la corruption peut être une question de vie ou de mort, par exemple quand de l’argent pour des hôpitaux ou de l’eau potable est en jeu », a mis en garde la présidente de l’ONG, Huguette Labelle, lors d’une conférence de presse. « La persistance des hauts niveaux de corruption et de pauvreté touchant de nombreux pays dans le monde est comparable à une catastrophe humanitaire permanente et ne saurait être tolérée », a relevé Mme Labelle. Dans les pays pauvres, la corruption menace la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) que se sont fixés les Nations unies d’ici à 2015, car elle risque d’alourdir la facture de 35 milliards d’euros, selon des calculs de l’organisation. L’Union africaine estime que la corruption coûte 148 milliards de dollars au continent chaque année, ce qui correspond aux PIB cumulés du Kenya, de la Tanzanie et du Cameroun. L’ONG espère que son constat encouragera les pays donateurs – qui se réunissent le 25 septembre à New York en marge de l’Assemblée générale de l’ONU – à doubler leur aide pour renforcer les institutions dans les pays pauvres. Mais le phénomène n’épargne pas les démocraties occidentales développées. « Nous n’avons aucune raison d’être moins inquiets de la situation dans les pays privilégiés », a souligné Mme Labelle. « Les coûts de la corruption y sont également élevés (...) directement aux dépens des citoyens, et de la confiance dans le gouvernement et le monde des affaires », a-t-elle ajouté. TI invite en outre avec insistance les pays aisés à faire davantage pour éviter que leurs entreprises ne cherchent à corrompre les dirigeants étrangers ou que leurs banques ne ferment les yeux sur la provenance des fonds qui leur sont confiés. Cette attitude « mine la crédibilité des pays aisés lorsqu’ils appellent à lutter contre la corruption dans les pays pauvres », a lancé Mme Labelle. Les pays pauvres sont souvent pénalisés par une justice corrompue et un système parlementaire inefficace. Les pays aisés souffrent quant à eux d’une régulation insuffisante du secteur privé, et d’un manque de contrôle des institutions et des transactions financières, selon TI. « Lutter contre la corruption nécessite un contrôle fort via des Parlements, des forces d’exécution de la loi, des médias indépendants et une société civile dynamique », selon Mme Labelle. « Lorsque ces institutions sont faibles, la spirale de la corruption échappe à tout contrôle avec d’horribles conséquences pour le peuple, et plus généralement pour la justice et le respect de l’égalité », a-t-elle relevé. Depuis 1995, l’ONG publie chaque année un indice de perception de la corruption (CPD) classant 180 pays selon l’analyse d’un groupe international d’hommes d’affaires, d’experts et d’universitaires. L’indice va de 10 pour un État perçu comme « propre » à zéro pour un État perçu comme « corrompu ». Les meilleurs de la classe des pays « propres » sont le Danemark, la Suède et la Nouvelle-Zélande, avec chacun un indice de 9,3 points, suivis de Singapour, avec 9,2. Les reculs les plus sensibles sont enregistrés par la Bulgarie, le Burundi, les Maldives, la Norvège et le Royaume-Uni. Des progrès significatifs ont été réalisés par l’Albanie, Chypre, la Géorgie, l’île Maurice, le Nigeria, Oman, le Qatar, la Corée du Sud, Tonga et la Turquie, selon l’ONG.
La Birmanie, l’Irak, la Somalie ou encore Haïti parmi les cas les plus graves.
La corruption dans les pays pauvres est une véritable « catastrophe humanitaire » qui tue, avertit l’ONG Transparency International (TI), dont le rapport 2008 publié hier à Berlin montre du doigt l’Irak, la Somalie, la Birmanie ou encore Haïti. « Dans les pays les plus pauvres, la...