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Présidentielle US Palin, cauchemar des féministes Rania MASSOUD

Sarah Palin a beaucoup de qualités admirables. Elle est jeune, élégante et ambitieuse. Elle est la première femme à figurer sur un « ticket » présidentiel républicain et pourrait, le 4 novembre, devenir la première femme à occuper le poste de la vice-présidence des États-Unis. Le New York Post la décrit comme un « rêve féministe » et le Wall Street Journal voit en Palin une « femme libérée », une « nouvelle icône » féministe. Pourtant, cette mère de cinq enfants peine à séduire l’électorat féminin en général et l’électorat féministe en particulier. Ce n’est pas que la gouverneure de l’Alaska manque de charisme. Loin de là. Mais ses positions sur nombre de sujets ont tout pour déplaire aux féministes américaines. Mis à part son manque flagrant d’expérience en matière de sécurité et de politique étrangère, Palin est une conservatrice pure et dure : elle est proarmes, proabstinence, antidarwiniste, prochasse, antiavortement. La candidate à la vice-présidence américaine s’oppose catégoriquement au droit à l’avortement, même en cas de viol ou d’inceste. Aux États-Unis, une femme est violée toutes les six minutes, selon les chiffres d’Amnesty International. En Alaska, le taux de femmes agressées est deux fois plus élevé que dans le reste du pays. Comme le souligne Gloria Steinem, icône du féminisme américain, dans un article publié la semaine dernière dans le Los Angeles Times, « Palin s’oppose à tous les sujets que soutient la majorité des femmes : elle soutient l’enseignement du créationnisme à l’école, mais ne croit pas au réchauffement climatique ; elle s’oppose au contrôle des armes à feu, tout en défendant le droit du gouvernement à contrôler les entrailles des femmes ; elle se dit contre les recherches sur les cellules souches, mais encourage l’abstinence qui augmente les risques de grossesses non désirées et de maladies sexuellement transmissibles ». Mardi dernier, c’était au tour de la National Organization for Women (NOW), la principale association féministe américaine, de s’attaquer aux positions de Palin, tout en annonçant qu’elle allait apporter son soutien au candidat démocrate à la Maison-Blanche Barack Obama. Comme l’affirme Kim Gandy, présidente de NOW, il est « très, très rare » que son organisation, qui revendique un demi-million d’adhérentes, apporte son soutien à un candidat. Mais, a-t-elle expliqué, la présence de Mme Palin sur le ticket républicain a poussé les féministes à se ranger derrière Obama. « Le choix de Palin démontre le sexisme des républicains qui pensent que les femmes ne sont pas assez intelligentes pour questionner les positions de la candidate et qu’elles voteraient pour elle uniquement parce qu’elle a un utérus », écrit pour sa part Ann Friedman, éditorialiste au magazine libéral American Prospect. Évoquant le parcours de la gouverneure de l’Alaska qui fait l’objet d’intenses investigations, Jessica Valenti, administratrice du site Feministing, estime de son côté qu’une « victoire de Palin aux élections est peut-être mauvaise pour les féministes, mais elle est certainement désastreuse pour les Américains en général ». « La dernière chose dont on a besoin, a-t-elle ajouté, est une personne corrompue à la tête du pays, quel que soit son sexe. »
Sarah Palin a beaucoup de qualités admirables. Elle est jeune, élégante et ambitieuse. Elle est la première femme à figurer sur un « ticket » présidentiel républicain et pourrait, le 4 novembre, devenir la première femme à occuper le poste de la vice-présidence des États-Unis. Le New York Post la décrit comme un « rêve féministe » et le Wall Street Journal voit en...