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Actualités - OPINION

Que dire avec des mots?? Paul Ph. EDDÉ

Nous avions rêvé de franches étreintes, d’horizons et d’amour. Mais le mensonge nous a rattrapés avec ses cortèges de noirs corbeaux et l’immuable psalmodie du malheur. Le spectre des guerres (froides ailleurs, chaudes chez nous) flâne à nouveau. Heureux cocus que nous sommes, la tête bien enfouie dans les sables pour amortir les «?bangs?» israéliens qui crèvent nos tympans. Gavés d’illusions, de mensonges, nous songeons – déçus – à ces «?Quatorze-Marsistes?», toujours en retard d’une catastrophe, dont les peurs et hallucinantes crédulités ont brouillé la vision et l’action. «?Ils?» sont revenus. Ils sont tous là nos divins hérauts, nos forts en gueule (pas en thème), médailles d’or du verbe, avec leurs condescendants rictus. Ni vainqueurs ni vaincus (sauf bien entendu l’État de droit). Exaspérantes comptines où s’accouplent la prétendue parole de Dieu et l’imposture. Courir toujours loin (Taëf, Anjar, Doha...) pour des leçons de démocratie tribale et pondre des ersatzs de Constitutions applicables à la convenance. Politique châtrée, rien dans le ventre, rien dans le pantalon. On prend les mêmes et on recommence. Facile. Ils sont à portée de chuchotement, bien rôdés aux subtilités de l’équivoque. N’importe comment, le spectacle est assuré dans un Parlement à mi-temps. Débats au vinaigre, salades de rodomontades, insultes épicées et – pour digérer ces salmigondis – bombe glacée de oui-oui à?mains levées (les deux de préférence). Quid de visions fondatrices, de nouvelles idées, de maison à rebâtir, quand tout s’est écroulé, toutes lumières éteintes?? Réécrire l’avenir (surtout si l’on n’est pas Dieu), l’histoire, la vie. Rejeter nos mortifères arrimages. Nous délester de nos fusées d’intolérances. Retrouver notre culture défigurée, notre message de paix, notre visage sans grimage, notre identité. Récolter à notre terreau méditerranéen. Penser (dé)passionnément à une neutralité, loin d’un désert de barbelés emmuré dans ses guerres de mille et un ans. Imaginer ce que l’amour peut faire germer dans un néant de pensée. Alors dormir dans nos colères et conjurer nos allergies?? Occulter nos tragédies avec de risibles farces?? Soigner nos maux avec des mots?? Avouer des futurs avec des passés simples?? Ou réaliser enfin que nous ne sommes pas assez révoltés?? Article paru le samedi 6 septembre 2008
Nous avions rêvé de franches étreintes, d’horizons et d’amour. Mais le mensonge nous a rattrapés avec ses cortèges de noirs corbeaux et l’immuable psalmodie du malheur. Le spectre des guerres (froides ailleurs, chaudes chez nous) flâne à nouveau. Heureux cocus que nous sommes, la tête bien enfouie dans les sables pour amortir les «?bangs?» israéliens qui crèvent nos...