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Actualités - CHRONOLOGIE

L’armée US transfère pour la première fois aux Irakiens une province sunnite Sadr ordonne un arrêt définitif des opérations de sa milice

Le leader radical chiite irakien Moqtada Sadr, bête noire des Américains, a annoncé hier un arrêt définitif des opérations de sa puissante milice, l’Armée du mahdi, alors que Washington et Bagdad sont proches d’un accord sur la présence américaine en Irak après 2008. «Le gel de l’Armée du mahdi sera valable sans limite de temps et toute personne qui ne suit pas cet ordre ne pourra pas être considérée comme membre du groupe », a déclaré Moqtada Sadr dans un communiqué publié par son bureau politique à Najaf, à 160 km au sud de Bagdad. Depuis un an, le jeune leader chiite évite la confrontation directe entre ses 60 000 miliciens et les soldats américains et irakiens. En août 2007, il avait montré le poids de sa parole lorsqu’il avait appelé ses combattants à une trêve unilatérale, respectée à l’exception de combats au printemps à Bassora et dans son fief de Sadr City, à Bagdad. Le 8 août, son porte-parole avait annoncé un démantèlement possible de l’Armée du mahdi à condition que l’accord négocié actuellement entre Washington et Bagdad mentionne un retrait total des troupes américaines d’Irak. Lundi, le Premier ministre Nouri al-Maliki a fait état d’un accord sur un retrait des troupes de la coalition internationale avant la fin 2011, une annonce immédiatement minimisée par la Maison-Blanche. Le mandat de l’ONU pour la coalition expire le 31 décembre prochain et l’Irak et les États-Unis cherchent à signer un accord à long terme régissant leurs relations. Les négociations sur le SOFA (Status of Forces Agreement) avaient commencé en février et devaient s’achever fin juillet, mais la complexité des questions et les divergences, notamment sur un calendrier de retrait des troupes américaines, retardent sa conclusion. L’ordre de Moqtada Sadr intervient en outre après l’annonce en juin d’une vaste réorganisation de l’Armée du mahdi. L’objectif annoncé à l’époque était de démilitariser son « armée » en créant une unité « spéciale » chargée de combattre l’« occupant » américain exclusivement, alors que le gros de ses miliciens devraient désormais jouer un rôle social au sein de la population. Cette réforme pourrait à terme conduire à l’émergence d’un groupe sur le modèle du Hamas ou du Hezbollah. L’armée américaine a « accueilli favorablement une annonce qui semble être un effort en direction du peuple irakien » tout en disant vouloir « juger sur pièces », selon un porte-parole, le commandant John C. Hall. Washington accuse la milice de compter des éléments extrémistes qui seraient entraînés, armés et financés par l’Iran, ce que dément Téhéran. Par ailleurs, l’armée américaine transfèrera lundi pour la première fois une province sunnite, al-Anbar, aux forces irakiennes après avoir payé le prix du sang pour mettre au pas, en apparence, cette région rebelle. « al-Anbar reste un endroit dangereux, mais la capacité grandissante des forces de sécurité irakiennes nous rapproche du contrôle irakien de la province », avait commenté il y a quelques jour le général James Conway, le commandement du corps des marines, qui est en charge de la région. Il y a actuellement 28 000 militaires américains dans la province d’al-Anbar contre 37 000 en février et 37 000 membres des forces de sécurité irakiennes contre 5 000 il y a trois ans, selon l’armée américaine. Mais en fait la réalité est moins rose et ce transfert n’est pas du goût de cheikh Ali al-Hatem, chef provincial des Sahwa, ces anciens insurgés ayant retourné leurs armes contre el-Qaëda et financés par les Américains. « Prendre des décisions précipitées et irréfléchies n’est pas toujours positif. Jusqu’à présent les Américains fournissent à l’armée et à la police un soutien logistique et de surveillance qui fait souvent défaut de la part du gouvernement », a-t-il souligné. « Beaucoup de dangers persistent à Anbar et certains postes de police sont infiltrés par des éléments terroristes. Nous avons donc besoin de plus de stabilité avant de recevoir le témoin », a-t-il encore dit.
Le leader radical chiite irakien Moqtada Sadr, bête noire des Américains, a annoncé hier un arrêt définitif des opérations de sa puissante milice, l’Armée du mahdi, alors que Washington et Bagdad sont proches d’un accord sur la présence américaine en Irak après 2008.
«Le gel de l’Armée du mahdi sera valable sans limite de temps et toute personne qui ne suit pas cet...