Les lecteurs ont voix au chapitre

Le père Noël n’existe pas Quelle mascarade ! Et nous qui croyions au père Noël ! Mais non, revenons sur terre : on prend les mêmes et on recommence. Il est vraiment malheureux de constater que la communauté sunnite n’a plus que deux, voire un seul et unique représentant au poste de Premier ministre. Il est tout triste de réaliser que tous ceux qui attisaient la guerre, toutes confessions confondues, sont ceux qui reviennent en force et qui œuvrent pour la paix et les « retrouvailles ». En mémoire des martyrs tombés, en mémoire de toutes les larmes versées, de grâce, laissez la place à d’autres, laissez le peuple vous oublier et oublier tout ce que vous avez fait. Je m’adresse à tous ceux qui se disent responsables, à tous ceux qui ont été « choisis » par ce peuple aveugle, à tous ceux qui excellent dans le mensonge et le harcèlement de leurs ouailles, et je leur dis : « Stop ! Cela suffit. » Où sont les promesses de Doha ? Nos députés et ministres (ou ce qu’il en reste) ne se sont retrouvés qu’une seule et unique fois pour l’élection du président de la République. Mais ces retrouvailles n’ont duré que quelques heures, et vous voilà de nouveau à réclamer une place dans le futur gouvernement. Le monde entier a assisté à notre déballage de linge sale. Nous avions cru, un moment, que vous aviez appris des leçons du passé et que vous seriez prêts à guider ce peuple vers un monde meilleur…Mais non, le père Noël n’existe pas. Fouad A. SALHA Le Liban, terre sainte Le père Yaacoub el-Kabbouchi sera béatifié à Beyrouth le 22 juin. Ainsi, ce prêtre, le dernier des bienheureux parmi tant d’autres issus de cette terre du Cèdre, continue d’en confirmer la sainteté. Au carrefour d’Antioche, noyau du christianisme en Orient et de la Phénicie ancienne, centre d’une grande civilisation, cette terre semble avoir pour frontières une auréole illuminée qui l’enlace. Ce pays, qui a maintes vicissitudes à travers de multiples occupations étrangères, exactions et oppressions exercées sur ses habitants, a persévéré malgré tout dans son existence et s’est acharné à vivre. Cet acharnement, mené à la base par les chrétiens du Mont-Liban, au nom du christianisme et de la liberté de croyance et de pensée, et notamment par les disciples de saint Maron établis depuis le IIIe siècle après J.-C., en protégeant la terre contre tous ses agresseurs, démontre le lien profond qui y existe entre la vie et l’action humaine, d’une part, et la présence divine et la Providence, d’autre part. La sanctification est alors devenue tradition, de saint Estéphan, premier martyr chrétien, Neemtallah Hardini, en passant par saint Charbel et en n’oubliant pas sainte Rita et sainte Rafqa. Aujourd’hui encore, la béatification du père Kabbouchi continue de transcender le Liban vers le centre de toutes choses, vers l’Éternel, le Créateur, vers Dieu et en fait réellement une terre sainte, message de paix, de tolérance, d’espoir, de foi, pour reprendre la description de ce grand homme qu’était le pape Jean-Paul II. Ragi EDDÉ