CONCERTS Les badinages musicaux de Zyad Sahhab au théâtre Babel

Entouré de sa troupe, Shahhadeen Ya Baladna, le oudiste et compositeur Zyad Sahhab a donné une soirée musicale au théâtre Babel, intimiste et teintée de fraîcheur et de gaieté. Le concert sera mis en CD (production Forward Music) et portera probablement le nom de «?Live in Babel?». Une autre manière de célébrer la vie à Beyrouth. Zyad Sahhab est content sur scène. Il affiche une sérénité qui en dit long sur son état d’âme. Et cela est compréhensible. Ses musiciens et amis sont autour de lui?: Ahmad Khatib au rik, Salman Baalbacki aux congas, Bashar Farran à la basse, Ghassan Sahhab au qanun, Ahmed Shebo au violon, auxquels se sont joints Samer Zaghir aux percussions électriques et Rayan el-Haber au piano. Durant plus d’une heure, ils vont inviter l’audience à partager ce concert panaché et joyeux. Quatorze chansons au cours desquelles Sahhab convie Hala Masri, Élie Rizkallah et Yasmina Fayed à le rejoindre sur scène pour en interpréter quelques-unes. Les airs qui évoquent Mohammad Abdel Wahab (son maître) et les paroles inspirées du travail de Omar el- Zeeni (celui qui inspira Ziad el-Rahbani) et dont la plupart sont signées Mohammad Kheir plongent la salle dans une ambiance de douce nostalgie. L’histoire d’amour de Zyad Sahhab avec le oud remonte à très loin. Alors qu’il avait sept ans. C’est peut-être pourquoi le musicien porte son instrument en bandoulière comme une douce amie qu’il aime garder tout contre sa poitrine. De la générosité… Deux albums plus tard (3youn al-Bakar en 2004 et Rah Nibka Nghanni en 2006), tous deux produits chez?Forward Music, ses compositions sont toujours aussi généreuses. Zyad Sahhab les offre à loisir à d’autres interprètes. «?Chanter n’est pas mon“truc”, dit-il simplement et modestement. Je préfère composer.?» Et de poursuivre?: «?J’ai un immense plaisir quand je crée une partition et je suis plus heureux encore quand j’entends les autres la chanter.?» Authentique, sincère et donnant sa musique en partage, Zyad Sahhab établit sur scène une atmosphère chaude et amicale, festive et conviviale. Les airs classiques d’une ancienne Égypte, qui lui rappelle son séjour dans la cité des Pharaons, et d’autres plus populaires, mêlés de «?tarab?», sont autant de «?saveurs?» différentes qui font chavirer les esprits dans ce «?keif?» qui s’apparente à la douceur de vivre. Une douceur de vivre que ces musiciens talentueux ont su recréer durant une soirée au théâtre Babel et qu’on pourra goûter de nouveau dans le prochain CD. Affaire à suivre donc. Colette KHALAF