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Actualités - OPINION

Éclairage Les alliés arabes de Washington fondent des espoirs sur la nouvelle administration US

Les alliés arabes des États-Unis espèrent que la nouvelle administration américaine, en poste dès janvier 2009, tirera les leçons des erreurs commises par l’équipe de George W. Bush dans sa politique au Proche-Orient, affirment des responsables arabes. «La nouvelle administration américaine, qu’elle soit républicaine ou démocrate, doit tirer les leçons des erreurs commises par l’administration sortante en ce qui concerne la politique au Proche-Orient », a déclaré à l’AFP un haut responsable arabe. « Depuis l’attaque en 2003 contre le régime de Saddam Hussein, jusqu’à ce jour, la stratégie américaine est floue et il est temps que les États-Unis établissent une action politique claire vis-à-vis notamment de l’Iran et l’influence de ce pays en Irak », a souligné ce haut responsable, sous le couvert de l’anonymat. Cette position est le fruit de discussions au plus haut niveau des alliés des États-Unis, notamment l’Égypte, l’Arabie saoudite, la Jordanie et les Émirats arabes unis, ont affirmé à l’AFP des responsables arabes. « Face à une influence grandissante de l’Iran en Irak, une zone pourtant sous contrôle américain, en Palestine et au Liban à travers le Hamas et le Hezbollah, les alliés des États-Unis se demandent à quoi joue ce pays », a affirmé un ancien Premier ministre jordanien. Le chercheur du Centre d’études stratégiques de Jordanie (CESJ), Mohammad Masri, estime que « l’équation est pourtant simple : si les États-Unis soutiennent le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et lui donnent quelque chose à offrir à son peuple, ils limitent l’influence du Hamas », qui contrôle la bande de Gaza. « Le manque de stratégie américaine et de plans avec ses alliés sur les dossiers irakien, palestinien et libanais, n’a pas permis de saper l’influence iranienne et a laissé ces pays incapables d’expliquer à leurs populations les bénéfices de s’être rangés du côté de la politique américaine », a relevé M. Masri dans un entretien avec l’AFP. Selon lui, l’échec de la politique américaine au Proche-Orient est d’autant plus cuisant qu’un petit pays comme le Qatar a « embarrassé les États-Unis en patronnant l’accord interlibanais de Doha », le 21 mai. Les États-Unis ont tenté de faire bonne figure en saluant cet accord qui confère pourtant, contre leur vœu, une minorité de blocage au Hezbollah au sein du gouvernement libanais. « Si les États-Unis veulent préserver leurs alliances dans la région, ils doivent dépasser les palabres et les stratégies ad hoc et investir dans de véritables actions », a ajouté M. Masri. L’Arabie saoudite, l’Égypte et la Jordanie continuent de « pousser pour la paix entre les Palestiniens et Israël sans se faire d’illusions sur le fait que des progrès seront enregistrés sur ce dossier d’ici à la fin de l’année », a indiqué à l’AFP un ministre arabe. En contrepartie, ces pays revoient leurs propres stratégies, a-t-il dit. Pour la Jordanie, il s’agit de donner la priorité au « renforcement de l’économie pour parer à une crise sociale, une des grandes frayeurs du royaume qui œuvre à parvenir à une autonomie économique », a indiqué un haut responsable jordanien. Cette autonomie est encore loin à l’horizon, ce pays comptant sur les aides financières notamment des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de l’Union européenne. Le gouvernement jordanien a décidé d’augmenter en février les prix des carburants, une hausse qui atteint 76 % pour certains produits, après avoir mis un terme à la politique de subventions. Les mises en garde de parlementaires et partis politiques, notamment l’influent parti du Front de l’action islamique (FAI, opposition), se sont multipliées ces derniers temps contre la hausse des prix qui, selon eux, « constitue une catastrophe réelle ».
Les alliés arabes des États-Unis espèrent que la nouvelle administration américaine, en poste dès janvier 2009, tirera les leçons des erreurs commises par l’équipe de George W. Bush dans sa politique au Proche-Orient, affirment des responsables arabes.
«La nouvelle administration américaine, qu’elle soit républicaine ou démocrate, doit tirer les leçons des erreurs...