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Actualités - CHRONOLOGIE

CATASTROPHE NATURELLE - La junte accepte l’entrée de tous les travailleurs humanitaires pour aider les sinistrés du cyclone Nargis « Le monde observe » la Birmanie, avertit Ban Ki-moon

Le n° 1 birman, Than Shwe, a accepté l’entrée de tous les travailleurs humanitaires pour aider les sinistrés du cyclone Nargis, a annoncé hier le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, tout en admettant que cet accord spectaculaire devrait se vérifier sur le terrain. «Le monde observe » la Birmanie, a averti Ban Ki-moon au cours d’une conférence de presse à Rangoun après un face-à-face exceptionnel avec le généralissime Than Shwe dans la nouvelle capitale Naypiydaw, en plein centre de la Birmanie. M. Ban a obtenu du chef de la junte l’autorisation de laisser venir « tous les travailleurs humanitaires internationaux, quelle que soit leur nationalité », afin de secourir les 2,4 millions de sinistrés du cyclone Nargis. Car trois semaines après l’une des catastrophes naturelles les plus meurtrières des dernières décennies – au moins 133 600 morts et disparus – et un drame humanitaire quasiment à huis clos, « davantage doit être fait », a plaidé le chef de l’ONU. Au terme d’une visite délicate jeudi et vendredi en Birmanie, M. Ban s’est déclaré « encouragé par (ses) discussions » avec des dirigeants birmans historiquement méfiants à l’égard des Occidentaux et refusant, jusqu’ici, d’ouvrir leurs frontières à une aide internationale massive. Depuis début mai, les autorités ont tenu à l’écart les étrangers des régions dévastées du delta de l’Irrawaddy et ont tout fait pour filtrer les opérations de secours. « J’ai demandé au gouvernement de libéraliser la politique des visas et d’accorder un accès sans restrictions aux experts humanitaires étrangers et aussi aux journalistes, de sorte qu’ils puissent opérer librement et efficacement pour aider la Birmanie », a affirmé M. Ban. D’autant que la puissance de Nargis et la crise humanitaire qu’il a provoquée sont au-dessus des forces de ce pays de 57 millions d’habitants, devenu après 46 ans de juntes militaires l’un des plus pauvres de la planète. Sur 2,4 millions de personnes dans le besoin, l’aide étrangère n’a « pu en atteindre qu’environ 25 % », selon l’ONU. Des journalistes circulant dans les régions ravagées continuent de voir des milliers de gens désemparés, qui ont faim, soif et sont sans abri. Mais « la mise en œuvre (de l’accord sur le terrain) sera la clef » du succès des opérations, a admis le secrétaire général de l’ONU, en espérant « des résultats rapides ». Des organisations humanitaires internationales ont d’ailleurs accueilli avec prudence la décision de la junte, déclarant attendre de pouvoir accéder au terrain et d’opérer librement dans les régions dévastées. « Pourrons-nous quitter ou non Rangoun » pour acheminer l’aide vers l’Irrawaddy, a résumé Paul Risley, porte-parole à Bangkok du Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU. De son côté, l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAid) a qualifié de « très prometteur » l’engagement de la junte. Washington a envoyé plus d’une dizaine d’avions d’assistance en Birmanie. Mais certains experts restent sceptiques : la junte « n’est pas sérieuse lorsqu’elle parle à Ban Ki-moon qu’elle ne considère pas comme un acteur de premier plan », a averti Win Min, analyste birman réfugié en Thaïlande. « Ils essaient seulement de réduire la forte pression du moment », a-t-il jugé avant la rencontre Than Shwe/Ban Ki-moon. Ce dernier est reparti vers Bangkok hier soir et se rendra aujourd’hui dans le Sichuan chinois, meurtri par un séisme. M. Ban retournera à Rangoun demain pour une conférence internationale d’appels de fonds, organisée par l’ONU et l’Association des nations du Sud-Est asiatique (Asean), dont la Birmanie est membre, qui doit coordonner l’aide étrangère. Mais la junte n’a toujours pas autorisé l’acheminement de 1 500 tonnes de fret humanitaire du navire français Le Mistral, qui attend depuis des jours au large de la Birmanie, tout comme quatre bâtiments américains. Le président français, Nicolas Sarkozy, a déclaré avoir engagé des discussions avec le régime militaire sur la cargaison du Mistral. « Avec les Nations unies, (les généraux) peuvent faire ce qu’ils veulent et ils peuvent utiliser l’Asean en leur nom. Ils ont juste peur des bateaux de guerre américains et français en face de leurs côtes », avait estimé l’analyste Win Min.
Le n° 1 birman, Than Shwe, a accepté l’entrée de tous les travailleurs humanitaires pour aider les sinistrés du cyclone Nargis, a annoncé hier le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, tout en admettant que cet accord spectaculaire devrait se vérifier sur le terrain.
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