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Actualités - CHRONOLOGIE

PHOTOS - «How Beautiful Is Panama» à l’Umam D&R, jusqu’au 18 mai Parle avec les images

Plus qu’une exposition, l’Umam D&R offre à voir un dialogue avec les images. Sponsorisé par plusieurs fondations, dont la Prince Claus et la Fondation arabe pour l’image, et organisé par deux photographes professionnels, Yasmine Eid-Sabbagh et Simon Lourié, ce travail photographique, réalisé par sept Palestiniens amateurs du camp de Bourj al-Chemali à Tyr, illustre des regards croisés sur le milieu dans lequel on vit. Deux enfants vivent un quotidien monotone et répétitif, jusqu’au jour où, allant pêcher, ils trouvent une boîte avec l’inscription «?Panama?». Leur imagination est aussitôt titillée. Ils voudraient aller à la découverte de ce pays qu’ils ne connaissent pas et qui semble un pays de rêves. C’est un oiseau qui leur indique la route. Perchés sur un arbre, ils regardent la vallée. Les paysages qui se dressent devant eux correspondent à ce qu’ils ont imaginé, mais en descendant de l’arbre et en s’enfonçant dans la vallée, les deux enfants réalisent qu’ils sont retournés dans leur pays, à l’endroit où ils vivaient. C’est à partir de ce conte allemand, How Beautiful Is Panama, qu’a démarré le projet institué par les photographes, tous deux étudiants en histoire à Paris et spécialistes du Moyen-Orient. «?Un travail qui a pour objectif d’évoquer le rêve, l’imaginaire et une autre perspective pour ce camp qui souffre d’un quotidien monotone et pauvre?», souligne l’artiste établie depuis deux ans à Bourj al-Chemali. Et de poursuivre?: «?Tout ce que je proposais était une initiation à un travail artistique où je jouais simplement le rôle de guide. Le but n’était pas d’en faire des photographes professionnels, mais de les aider à s’exprimer par la photo.?» Rêver et reproduire un pays Le projet, initié en 2001, a pris forme après des années d’allers-retours, de réflexions et de maturation pour aboutir à un travail collectif mais personnel. Pourquoi choisit-on cette image en particulier?? Qu’exprime-t-elle?? Et quel est le rapport de la jeunesse avec l’image ? Autant de questions qui trouvent leurs réponses dans cet affichage. «?Mon but était de travailler avec ces jeunes gens dans la longue durée et la constance, affirme Sabbagh. J’ai donc d’abord visité six camps pour enfin m’installer à Bourj al-Chemali, que j’ai trouvé très accueillant et où les activités culturelles étaient nombreuses, grâce à une ONG, baptisée Beit Atfal al-Soumoud.?» Si ces jeunes photographes ont choisi leur thème, ils se distinguent également par une manière personnelle de travailler. Ainsi, pour illustrer des gestes traditionnels comme la cuisine ou la prière, Ali al-Ali décompose les mouvements en une série de photos qui semblent animées et pleines de vie. Alors que Nisrine Mocharrafieh reproduit tous les habitants du camp, Yasser Ibrahim, lui, réalise seulement les portraits des personnes âgées qui ont connu la Palestine. D’autres travaux se concentrent sur des meubles, des objets usuels et, enfin, sur tous les signes de l’enfermement. Un travail qui prouve qu’il n’y a pas que les mots, les gestes pour s’exprimer. Il y a l’art, et c’est ce qui est le plus gratifiant. Colette KHALAF
Plus qu’une exposition, l’Umam D&R offre à voir un dialogue avec les images. Sponsorisé par plusieurs fondations, dont la Prince Claus et la Fondation arabe pour l’image, et organisé par deux photographes professionnels, Yasmine Eid-Sabbagh et Simon Lourié, ce travail photographique, réalisé par sept Palestiniens amateurs du camp de Bourj al-Chemali à Tyr, illustre des...