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CONCERT - Dans le cadre du Festival du printemps organisé par Shams La voix d’or de Alim Qasimov Maya GHANDOUR HERT

« Venue des confins du Caucase, la voix d’or de Alim Qasimov touche au sublime », nous avait affirmé, enthousiaste, Hanane Hajj Ali, directrice du Festival du printemps organisé par l’association Shams au théâtre Tournesol, Tayyouneh. Un brin dubitatifs, quoique piqués par une curiosité sans bornes, nous nous sommes rendus donc au fameux concert de « mugham », cette « forme musicale du IXe siècle comportant des morceaux poétiques et des ballades sur l’amour, la guerre, la vie ». Le verdict, alors ? Tombés sous le charme. Irrévocablement. Irrémédiablement. Définitivement. Dès la première minute de chant. On court se procurer des enregistrements de cette voix venue d’une autre planète, un phénomène vocal qui, semble-t-il, est inscrit dans les gènes puisque la fille de Alim, Fargana Qasimova, possède également un timbre qui peut passer du grave à l’aigu dans le même trémolo. Considéré comme un phénomène vocal, Alim Qasimov, à l’instar de Yehudi Menuhin, Olivier Messian, Ravi Shankar, a obtenu le Prix international de musique de l’Unesco. Issu d’une famille paysanne, il se souvient : « Nous vivions pauvrement, mais la musique jouait un rôle très important dans notre vie, on chantait et on dansait à toutes les occasions. »  Pour les éléments biographiques, il est intéressant de savoir qu’il est né en 1957 à Shamakha, un petit village situé à 100 kilomètres de Bakou. Dès l’enfance, il fait preuve d’un talent certain pour le chant et la musique. « Mes parents étaient très pauvres, raconte-t-il, et ils n’avaient pas d’argent pour m’acheter un instrument. Alors mon père tua une chèvre pour me fabriquer un tambourin. » À l’âge de onze ans, il se bricole un luth à l’aide d’une coupe en aluminium, de fils électriques et de clous. Il est ainsi élevé dans le chant traditionnel sans avoir de références historiques azéries, ni universelles. Ni fils de l’élite azérie ni formé dans une de ces écoles musicales classiques inféodées à Moscou, Qasimov se présente donc comme un phénomène vocal d’une Asie centrale fraîchement indépendante. C’est seulement après avoir été berger, chauffeur puis ouvrier et après avoir constaté qu’il ne réussissait dans aucun de ces métiers qu’il s’est décidé à présenter sa candidature à l’École de musique de Bakou où il apprendra le « mugham ». La presse européenne dit de lui qu’il a succédé au grand maître pakistanais Nusrat Fateh Ali Kahn au firmament des voix qui « ouvrent les oreilles occidentales aux beautés et à la magie des chants orientaux ». Ce fameux timbre, plein de tension, est certainement puissant. En Azerbaïdjan, la technique vocale utilisée se veut passer d’une voix de gorge à une voix de tête. Par ces inflexions de voix, Qasimov essaie de faire comprendre le sens de ses textes à ceux qui ne parlent pas sa langue (quoiqu’on regrette vraiment de ne pas comprendre les paroles de ces poèmes chantés, de ces mélodies célestes). Fortement ancrées dans une tradition turco-arabo-persane qui a résisté au réalisme socialiste, il s’agit en effet d’un entrelacs hérité des bardes azéris, poètes de l’Azerbaïdjan, et des sonorités du Caucase. Avec sa sublime voix nasale et « tremblée » de muezzin, Qasimov est devenu une sorte de star des musiques du monde. Sa fille Fargana se livre avec lui à de somptueuses joutes vocales soutenues par de fabuleux musiciens qui jouent de toutes sortes d’instruments traditionnels : tàr (luth à onze cordes), kamanché (vielle) et d’un daf muni de grelots et de ferrailles sur lequel Qasimov rythme ses « magham » en dodelinant de la tête. Le programme Jeudi 8 mai, 20h30 : Kayhan Kalhor (Iran). Musique. Vendredi 9 mai, 20h30 : Simon Shaheen et le groupe Qantara (Palestine/USA). Musique. Dimanche 11 mai, 20h30 : Rony Barrak (Liban), L’appel au rythme, percussion. Jeudi 15 mai, 18h00 : Amal Kaawash (Palestine). Meiroun 48. Caricatures. 20h30 : Nancy Naous et la compagnie (Liban/France). Vendredi 16 mai, 20h30 : 4120 CorPs (Liban/France). Samedi 17 mai, 20h30 : Instants de chutes. Danse. Dimanche 18 mai, 20h30 : Christelle Franca (France). Jeu de passage, une création sonore. Lundi 19 mai, 20h30 : Freshly Ground (Afrique du Sud), musique et chant. Mardi 20 mai, 20h30 : Khaled Ben Gharib et Cie2K- Far (Maroc/France). La Samla BB. Danse contemporaine. Vendredi 23 mai, 10h00 : Janana… Hekayatona. Séance organisée par Janana Network et Dar Omboz. Samedi 24 mai, 18h00 : Ahdaf Soueif (Égypte). « Palestine : mémoires et découvertes ». Conférence/ débat.
« Venue des confins du Caucase, la voix d’or de Alim Qasimov touche au sublime », nous avait affirmé, enthousiaste, Hanane Hajj Ali, directrice du Festival du printemps organisé par l’association Shams au théâtre Tournesol, Tayyouneh. Un brin dubitatifs, quoique piqués par une curiosité sans bornes, nous nous sommes rendus donc au fameux concert de « mugham », cette...