Bouquet garni LES SORTIES DE LA SEMAINE

Iron Man, De John Favreau Avec Robert Downey Jr et Gwynneth Paltrow. Tony Stark, inventeur de génie, vendeur d’armes et play-boy milliardaire, est kidnappé en Afghanistan. Forcé par ses ravisseurs de fabriquer une arme redoutable, il construit en secret une armure high-tech révolutionnaire qu’il utilise pour s’échapper. Réalisant soudain la puissance de cette armure, il va se mettre à l’améliorer et à l’utiliser pour faire régner la justice et protéger les innocents. Iron Man est l’adaptation sur grand écran du comic-book Marvel, créé en 1963 par Stan Lee, créateur des superhéros tels que Les 4 Fantastiques, Spider-Man ou X-Men. Inspiré par le personnage de Howard Hughues, Lee a voulu illustrer un personnage aventurier, inventeur et séducteur, frisant par instants la folie. À l’étonnement de tous, c’est Robert Downey Jr qui a accepté ce rôle qui ne fait pas partie de son registre. L’a-t-il fait parce que ce superhéros est plus humain que les autres et qu’il s’est fait son propre talent?? Ce ne serait pas étonnant, vu le passé de ce comédien à fleur de peau. Toujours est-il que malgré son aspect très hollywoodien, Iron Man est porté par de bons acteurs et ne peut que toucher un public féru de superhéros. GRAND CINEMAS ABC, GRAND CONCORDE, GRAND LAS SALINAS, CINEMACITY, EMPIRE SODECO/GALAXY, FREEWAY Made of Honor, de Paul Weiland Avec Patrick Dempsey et Michelle Monaghan. Tom et Claire sont amis depuis une dizaine d’années. Une amitié qui roule bien jusqu’à ce que l’imprévisible arrive. Lorsque Claire demande à son copain d’être son garçon d’honneur, ce dernier réalise qu’il est en fait amoureux d’elle. Il accepte sa proposition, mais essaye par tous les moyens de la conquérir et de faire tomber à l’eau ce mariage. Oui, bien sûr, diriez-vous, c’est un sujet qui a été traité dans My Best Friend’s Wedding où Julia Roberts réalise qu’elle est amoureuse de Dermot Mulroney, son ami, lorsqu’il lui annonce qu’il va épouser la gentille Cameron Diaz. Mais il est certain que les films qui impliquent robes blanches, fleurs, guirlandes et demoiselles d’honneur très kitsch à l’américaine font recette et séduisent tous les publics. On ne peut pas ne pas succomber au charme du Docteur Mamour alias McDreamy, alias Patrick Dempsey de Grey’Anatomy. CINEMACITY, EMPIRE DUNES/ SODECO/GALAXY, ESPACE De l’autre côté, de Fatih Akin Avec Baki Davrak, Nursel Köse et Hanna Schygulla. Si le titre en français de l’œuvre d’Akin indique un certain aspect du film, le titre en anglais, The Edge of Heaven, indique plutôt sa dimension spirituelle, moins matérielle. Entre Hambourg et Istanbul, six personnages, turcs et allemands (en référence à la double nationalité du metteur en scène), se croisent, s’entrecroisent, se frôlent, se trouvent, mais ne sont jamais tous réunis à l’écran. Des autoportraits en hachures, en pointillés, sans linéarité rigoureuse, des pièces éparses d’un puzzle qui finit par se former. Il y a Ali, le vieil homme qui ne veut pas terminer sa vie seul et qui propose à Yeter la prostituée de vivre avec lui. Il y a son fils Nejat, professeur à l’Université de Hambourg. Il y a également la fille, Ayten, jeune activiste kurde, et Lotte, sa petite amie paumée qui retrouvera un sens à sa vie, et il y a la sublime et toujours impériale Hanna Schygulla qui incarne la maman de Lotte. Ancienne égérie de Rainer Werner Fassbinder, c’est elle qui est la véritable trame du tableau. C’est par elle que Akin fait passer tous ses messages?: celui du pardon, de l’amour malgré tout, de la main tendue de l’Europe en direction de la Turquie. C’est elle aussi qui porte en elle les blessures secrètes du passé, les révoltes de 1968 ainsi que l’amertume du présent. Tout en pudeur, Schygulla évolue en silence sur cette plate-forme de la vie et porte dans le film un toast à la mort. Le geste qu’elle accomplit est très significatif. La mort ne fait pas peur. Bien au contraire, elle est « sublimatoire ». Elle purifie les haines et transcende les corps. La mort pour Akin est synonyme de pardon et de régénérescence. Prix du meilleur scénario à Cannes (2007) et prix du film allemand 2008, l’œuvre de Fatih Akin sort des sentiers battus et ouvre la voie aux réconciliations de toutes sortes. MÉTROPOLIS