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Le rapport de l’OMS déplore l’insuffisance des ressources financières pour lutter contre le fléau Tuberculose : les bacilles multirésistants s’accroissent

L’incidence de tuberculose multirésistante aux traitements n’a jamais été aussi élevée dans le monde, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui déplore l’insuffisance des ressources financières pour lutter contre ce grave fléau. Basé sur une enquête mondiale sur la résistance aux antituberculeux menée de 2002 à 2006 auprès de 90 000 malades dans 82 pays, le rapport estime à près d’un demi-million les nouveaux cas de tuberculose multirésistante (MR) diagnostiqués annuellement dans le monde, c’est-à-dire 5 % de l’ensemble des neuf millions de nouveaux cas. Il remarque par ailleurs que des cas de tuberculose à bacilles ultrarésistants (UR), « une forme qu’il est pratiquement impossible de traiter », ont été enregistrés dans 45 pays. L’étendue du problème demeure toutefois inconnue d’autant que tous les pays ne sont pas en mesure de fournir les informations nécessaires, constatent les auteurs. En effet, seuls six pays d’Afrique, qui demeure la zone géographique où le nombre de cas de tuberculose est le plus élevé, ont pu recueillir des données complètes sur la pharmaco-résistance pour ce rapport, le premier de l’OMS à traiter le phénomène. D’autres pays africains n’ont pas pu procéder aux enquêtes nécessaires en raison de l’absence d’équipement et de personnel qualifié pour identifier la tuberculose résistante aux antibiotiques, utilisés normalement pour traiter l’infection en six mois. « Sans de telles données, il est difficile d’estimer la charge et les tendances réelles de la tuberculose multirésistante et ultrarésistante dans une région donnée », souligne Abigail Wright, le principal auteur de ce rapport, remarquant qu’il est « probable que des flambées de pharmaco-résistance n’ont pas été observées ni détectées ». Le rapport remarque par ailleurs qu’il existe un lien entre l’infection à VIH et la tuberculose MR. Des enquêtes effectuées en Lettonie et dans le Donetsk, en Ukraine, ont ainsi constaté que la proportion des cas de tuberculose MR est près de deux fois plus importante chez les malades de la tuberculose vivant avec le VIH que chez les autres. Le taux le plus élevé a été enregistré à Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan, où près d’un quart des nouveaux cas de tuberculose (22,3 %) étaient, selon les informations recueillies, à bacilles multirésistants. La riposte Selon le Dr Mario Raviglione, directeur du département Halte à la tuberculose de l’OMS, « une riposte frontale s’impose contre le problème de la pharmaco-résistance ». « Si les pays et la communauté internationale ne font pas preuve de la détermination nécessaire, la bataille sera perdue, insiste-t-il. Les programmes mondiaux doivent non seulement lutter contre la tuberculose à bacilles résistants et sauver des vies. Ils doivent être plus performants en permettant de diagnostiquer rapidement tous les cas de tuberculose et de les traiter jusqu’à la guérison, ce qui constitue le meilleur moyen d’éviter l’apparition d’une pharmaco-résistance. » L’OMS estime à 4,8 milliards de dollars en 2008 le montant nécessaire à la lutte globale contre la tuberculose dans les pays à revenu faible et intermédiaire, dont un milliard de dollars qui devrait être consacré à combattre la tuberculose MR et UR. Or, le déficit de financement atteint 2,5 milliards de dollars, dont 500 millions de dollars pour la tuberculose MR et UR, selon l’OMS. « Face à la menace que constitue la pharmaco-résistance, nous devons combler ces déficits comme prévu dans le Plan mondial Halte à la tuberculose », remarque pour sa part le Dr Marcos Espinal, secrétaire exécutif du Partenariat Halte à la tuberculose. Le Plan vise notamment à réduire de moitié la prévalence et la mortalité tuberculeuses en 2005 par rapport à 1990 et insiste sur la nécessité de consacrer des ressources supplémentaires à la recherche pour trouver de nouveaux produits diagnostiques et de nouveaux médicaments efficaces contre les souches résistantes ainsi qu’un vaccin efficace contre la maladie. Il est à noter que la tuberculose est une maladie infectieuse causée par le bacille de Koch qui entraîne généralement une infection au niveau des poumons, mais peut affecter d’autres organes : dans 30 à 35 % des cas, la maladie est extrapulmonaire. La tuberculose est transmise par voie aérienne lorsqu’on s’expose à la salive ou aux crachats d’une personne infectée. Le système immunitaire réagit à la présence des germes et empêche leur multiplication. En effet, seules 5 % des personnes contaminées attraperont la maladie. Les sujets souffrant d’une déficience immunitaire demeurent les plus exposés à cette maladie, sachant que près du tiers des personnes atteintes du sida meurent d’une tuberculose.
L’incidence de tuberculose multirésistante aux traitements n’a jamais été aussi élevée dans le monde, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui déplore l’insuffisance des ressources financières pour lutter contre ce grave fléau.
Basé sur une enquête mondiale sur la résistance aux antituberculeux menée de 2002 à 2006 auprès de 90 000...