Rechercher
Rechercher

Actualités

KENYA - Annan rencontre Odinga à Nairobi, 130 morts en quatre jours La poursuite des violences dans le Rift menace la médiation de l’Union africaine

Les violences postélectorales au Kenya se poursuivaient hier avec plus d’une centaine de morts depuis jeudi dans la Vallée du Rift, où se concentrent désormais les troubles, menaçant la médiation de l’ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, qui a rencontré à Nairobi le chef de l’opposition, Raila Odinga. Quatorze personnes ont été brûlées vives dans leur maison, hier, lors de violences politico-ethniques à Naivasha. Quarante nouvelles victimes ont été dénombrées dans la Vallée du Rift depuis samedi soir, ce qui porte le bilan dans la province de la Vallée du Rift à 130 morts depuis jeudi. Hier après-midi, des groupes de jeunes armés étaient visibles dans des quartiers déshérités de Nakuru, tandis que des centaines d’habitants de ces zones partaient se réfugier dans un stade de la ville reconverti en camp de déplacés. Des habitants de la ville se plaignaient du faible déploiement policier. De son côté, le commissaire principal de la Vallée du Rift, Hassan Noor Hassan, a confirmé que le couvre-feu nocturne instauré vendredi à Nakuru restait en vigueur « jusqu’à ce que la situation revienne à la normale ». L’armée kényane a également déployé une brigade à Nakuru, notamment pour dégager les barrages, a indiqué sous couvert d’anonymat un commandant de l’armée, précisant qu’elle n’intervenait pas dans des opérations de maintien de l’ordre. Le Kenya, l’un des pays d’Afrique les plus stables jusqu’à la fin de l’année dernière, traverse une crise majeure née de la contestation des résultats officiels de l’élection présidentielle du 27 décembre. Le chef de l’État sortant Mwai Kibaki a été réélu, mais Raila Odinga, le chef de l’opposition arrivé deuxième, revendique la victoire, affirmant que la compilation des résultats a été entachée de fraudes. En un mois, plus de 800 personnes ont été tuées dans les violences postélectorales et environ 250 000 personnes ont été déplacées, essentiellement dans l’Ouest et à Nairobi. La Vallée du Rift est devenue ces derniers jours l’épicentre de ces violences dans lesquelles s’affrontent notamment des membres de la communauté kalenjin, qui a majoritairement soutenu M. Odinga, et leurs voisins kikuyus, l’ethnie de M. Kibaki. Ces violences dans la Vallée du Rift viennent s’ajouter, et largement se confondre, à d’autres plus anciennes liées à des conflits fonciers récurrents. Samedi, l’ex-secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, désigné médiateur de l’Union africaine (UA) dans la crise, s’est entretenu à Nairobi avec M. Odinga et l’état-major de son Mouvement démocratique orange (ODM). « Nous pensons que des progrès sont imminents et nous sommes complètement engagés dans ce processus », a déclaré à la sortie de la réunion un des principaux responsables de l’ODM, Musalia Mudavadi, accusant au passage la police de « complaisance » avec des milices favorables au président Kibaki dans la Vallée du Rift. Quant à lui, M. Annan a dénoncé des violations « systématiques et graves des droits de l’homme » dans la Vallée du Rift. « On ne peut pas autoriser l’impunité », a-t-il ajouté, sans nommer un groupe en particulier. « J’espère qu’il y aura une enquête sérieuse pour établir les faits et que ceux qui sont responsables seront punis », a-t-il encore dit. M. Annan a prévenu qu’il n’allait pas rester au Kenya « des mois ». « Le temps presse et les dirigeants doivent travailler avec nous aussi rapidement que possible », a-t-il insisté. Il a ainsi invité les deux parties à désigner quatre personnalités pour mener des négociations. Hier, M. Odinga a réagi aux violences qui ensanglantent la Vallée du Rift en déclarant : « Je condamne dans les termes les plus forts possible ces actes monstrueux et mauvais. » De son côté, le porte-parole du gouvernement kényan, Alfred Mutua, a affirmé que « tout le monde sait que les personnes tuées à Naivasha sont des partisans du président Mwai Kibaki ». « Le gouvernement veut rappeler que tous ceux responsables de crimes seront tenus comme responsables pour leurs actions », a-t-il assuré. Enfin, le président de la Commission de l’Union africaine, l’ancien président malien Alpha Oumar Konaré, a déclaré que l’ensemble du continent devait « agir vite » pour mettre fin à la crise.
Les violences postélectorales au Kenya se poursuivaient hier avec plus d’une centaine de morts depuis jeudi dans la Vallée du Rift, où se concentrent désormais les troubles, menaçant la médiation de l’ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, qui a rencontré à Nairobi le chef de l’opposition, Raila Odinga.
Quatorze personnes ont été brûlées vives...