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Football - « Monsieur propre » a été désigné nouvel entraîneur du Bayern Munich Jürgen Klinsmann, idole à contre-courant du football allemand

Idole incontestée du football depuis qu’il a porté l’équipe d’Allemagne à la troisième place du Mondial 2006, Jürgen Klinsmann va une nouvelle fois à contre-courant en choisissant d’entraîner le Bayern Munich, un club qui lui a pourtant laissé un goût amer par le passé. Le manageur général du Bayern, Uli Hoeness, a peut-être sans le savoir le mieux résumé Jürgen Klinsmann. « Il est quasiment impossible de le décrire, a-t-il un jour expliqué. Je crois que personne ne le connaît vraiment. C’est un phénomène. » Personne en tous les cas n’aurait misé gros sur la venue de l’ancien champion du monde 1990 et champion d’Europe 1996 en Bavière. Le blond de 43 ans à l’accent chantant de sa Souabe natale a pourtant décidé de quitter à nouveau sa retraite californienne pour revenir là où on ne l’attendait pas, plus précisément dans un club où il a évolué de 1995 à 1997 et d’où il est parti plus ou moins fâché. « Monsieur propre » (« Cleansman ») entretient depuis des relations orageuses avec le Bayern. Le club des divas capricieuses et des millions d’euros est l’antithèse a priori de cet amateur de yoga, qui vit dans l’anonymat au bord d’une plage de Los Angeles où il s’adonne au surf. Alors qu’il était entraîneur de la Nationalmannschaft, les plus terribles critiques sur son travail et ses choix tactiques sont d’ailleurs venues des dirigeants bavarois. « Attitude non professionnelle » Il faut dire que fidèle à son indépendance d’esprit, Jürgen Klinsmann avait choisi contre l’avis général de désigner Jens Lehmann et non le respecté portier du Bayern, Oliver Kahn, comme gardien numéro un de l’Allemagne. Appelé en sélection en 2004 au lendemain de la débâcle de l’Euro 2004, il avait également recruté en équipe nationale de jeunes joueurs, parfois sans la moindre expérience internationale, comme Robert Huth ou Philip Lahm en défense. Il avait également révolutionné le petit monde feutré du ballon rond en recrutant un psychologue et un préparateur physique hors de la Fédération allemande de football (DFB). Surtout, contre vents et marées, l’ancien joueur de l’Inter Milan (89-92), de Monaco (92-94) et de Tottenham (94-95 puis 1998), avait choisi de garder sa résidence en Californie, effectuant la navette entre les deux pays même à quelques semaines du Mondial. Le quotidien Bild, qui donne le « la » Outre-Rhin, avait alors lancé une campagne contre lui, titrant sur « l’impertinence de Klinsmann », dénonçant son « attitude non professionnelle » et appelant à sa démission. Même le monde politique s’en était mêlé, la commission des Sports du Bundestag (la Chambre des députés) le convoquant pour rendre des comptes après une humiliante défaite face à l’Italie (4-1) en match de préparation... « Vidé et cramé » Trois mois plus tard, c’est le même homme qui défilera, triomphant, sous le quadrige de la Porte de Brandebourg, porté aux nues par tout un peuple qui lui sait gré d’avoir contribué à réconcilier l’Allemagne avec elle-même. Car outre la troisième place décrochée par ses joueurs, Jürgen Klinsmann a fortement contribué à l’ambiance de fête et de communion entre Allemands qui a prévalu durant le Mondial, insufflant à sa jeune équipe un esprit de camaraderie et un enthousiasme quasiment jamais égalé. Depuis, bien qu’il se fasse très discret, le mythe « Klinsmann » a perduré. L’Allemagne lui a pardonné d’avoir rendu son tablier au lendemain de la Coupe du monde. Au bord des larmes, il avait alors expliqué qu’il se sentait « vidé et cramé ». L’Allemagne lui a aussi pardonné de ne pas être venu recevoir sa croix du Mérite, la distinction la plus haute qu’elle accorde à ses enfants les plus méritants. Fils de boulanger, marié à l’Américaine Debbie Chin avec qui il a deux enfants (Jonathan et Leila), l’ancien capitaine allemand aux 108 sélections, qui a mis un terme à sa carrière en 1998, affirmait depuis que « ses petits » avaient besoin de lui et s’extasiait sur les travaux de peinture qu’il faisait avec sa fille.
Idole incontestée du football depuis qu’il a porté l’équipe d’Allemagne à la troisième place du Mondial 2006, Jürgen Klinsmann va une nouvelle fois à contre-courant en choisissant d’entraîner le Bayern Munich, un club qui lui a pourtant laissé un goût amer par le passé. Le manageur général du Bayern, Uli Hoeness, a peut-être sans le savoir le mieux résumé...