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Musique - UTN1 vient de sortir son premier single en arabe Le rock irakien veut conquérir le Liban, puis le monde

Né il y a près d’une décennie, le groupe de rock irakien UTN1 (« Unknown to no one », « Inconnu de personne ») vient de sortir au Liban son premier single en arabe, étape initiale d’une conquête du monde de la musique, rapporte Hala Boncompagni de l’AFP. «C’était incroyable, on était traité comme des vedettes », explique à l’AFP Shant, le batteur de ce groupe de cinq musiciens, après le lancement officiel cette semaine de leur premier titre, Jamila (belle), devant une centaine de spectateurs dans un grand disquaire de Beyrouth. « Je suis très heureux, car c’est le résultat de trois ans d’attente et de travail difficile, avec beaucoup de hauts et de bas », ajoute-t-il. « C’était super, les gens criaient, pour la première fois nous pouvions voir le résultat de nos efforts en direct », renchérit Art. Le premier single contient quatre versions de Jamila, diffusé sur les ondes depuis 15 jours, comme la première chanson en anglais de UTN1, While We Can, sortie plus tôt cette année. « Avec While We Can, nous voulions dire au peuple irakien et au monde que nous, en tant que jeunes, nous pouvons faire la différence », ajoute Art, le clavier, cofondateur du groupe avec Shant à Bagdad en 1999. « Nous avons traversé beaucoup de situations difficiles en Irak, la destinée n’était pas de notre côté », souligne Art dont la famille, comme celles des autres membres du groupe, vit toujours en Irak. Art espère que les jeunes qui les ont applaudis lors de la soirée de lancement s’inspireront de leur succès pour « ne pas perdre espoir » malgré les crises au Proche-Orient. « Les jeunes devraient changer les choses par eux-mêmes, pas attendre des circonstances favorables », dit-il. Art et Shant, rejoints par les chanteurs Nadeem et Akhlad puis par le guitariste Hassan, ont formé leur groupe à Bagdad, sous Saddam Hussein, avec un répertoire de chansons rock au style occidental. Selon leur site Internet, leur première chanson n’est passée « qu’une fois » sur la radio dirigée par le fils aîné de Saddam, Oudaï, connu pour sa brutalité et mort pendant l’invasion américaine de l’Irak en 2003 avec son frère Qousaï. Puis les musiciens, âgés de 25 à 30 ans, ont fui la dictature irakienne avant de trouver refuge en Grande-Bretagne après 2003 pour aiguiser leurs connaissances musicales. Et, à l’été 2006, alors qu’ils enregistraient et tournaient leur vidéoclip au Liban, ils se sont retrouvés otages de la guerre de 33 jours entre Israël et le Hezbollah. « Nous avons vu pire en Irak », relativise Shant, qui regrette les tensions chroniques politiques et religieuses au Liban. « J’appelle les Libanais à voir ce qui s’est passé en Irak et à en tirer les leçons. S’il vous plaît, soyez prudents », lance-t-il. Le groupe, qui compte des musulmans et des chrétiens, se veut un exemple de l’harmonie qui doit régner en Irak, ravagé par les violences sectaires après la chute de Saddam. UTN1 veut aussi adresser un « message de paix » au monde arabe et à l’Occident. « À travers nos chansons, nous voulons montrer que les Irakiens ne sont pas des terroristes. Ce sont des gens éduqués, qui peuvent chanter comme on le fait en Occident », estime Shant. « Les Irakiens chantent, rient, ont un sens humain et font des choses folles comme partout ailleurs. Nos origines ethniques sont différentes, mais nous sommes d’abord des Irakiens, des frères et des amis », souligne-t-il. « Ils ont vécu beaucoup de choses, mais ils croient en leur musique et nous croyons en eux », assure Patrick Zeinoun, responsable du marketing et de la communication du groupe. UTN1 veut désormais conquérir l’Europe et les États-Unis à la mi-2008 avec un CD de 12 titres en anglais, enregistré au Liban, et « rien ne nous empêchera de réaliser notre rêve », assure Art.
Né il y a près d’une décennie, le groupe de rock irakien UTN1 (« Unknown to no one », « Inconnu de personne ») vient de sortir au Liban son premier single en arabe, étape initiale d’une conquête du monde de la musique, rapporte Hala Boncompagni de l’AFP.

«C’était incroyable, on était traité comme des vedettes », explique à l’AFP Shant, le batteur de ce...