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Actualités - CHRONOLOGIE

CINÉMA - Avant-première, ce soir à 19h00, au Casino du Liban « Khalass », de Borhane Alaouié, tranche dans le vif

« Khalass », ou « Fini » ! Un cri de colère, mais également de désarroi que lance Borhane Alaouié dans son récent film éponyme. Retentissant comme un écho, le cri laisse ses ondes se succéder à l’infini emportant dans ses plis l’écume des vagues et des jours, et ouvrant le champ à toutes les possibilités. Signé Borhane Alaouié, produit avec l’aide du Centre du cinéma et de l’audiovisuel de la communauté française de Belgique et des télédistributeurs wallons, ce film a bénéficié du soutien du fonds francophone de production audiovisuelle avec la participation du ministère libanais de la Culture et du ministère français des Affaires étrangères. Khalass est une œuvre qui traduit tous les sentiments, les déceptions et les facettes de cet infatigable de la pellicule. Un film ambigu, où le réalisateur délivre une histoire de fiction et non une analyse de situation. « Je ne suis pas là pour analyser, mais pour raconter une histoire », affirme-t-il. Et les histoires, Alaouié les raconte bien, avec la même fougue, la même violence et la même passion des premiers jours. De son premier court-métrage Affiche contre affiche (1971) à Khalass (2007), en passant par son premier long-métrage Kafar Kassem qui a reçu, en 1973, le Tanit d’or à Carthage, le cinéaste ne s’embarrasse pas des mots ni des images. En films de fiction ou en documentaires (Beyrouth la rencontre), il expose son langage personnel. Tout en sobriété. « Le projet du film Khalass, qui a mis un peu de temps à voir le jour, a démarré alors que j’étais dans une toute autre humeur que mon entourage », confie Alaouié. « Alors que le Liban vivait la liesse, dans un déni total du passé, j’entreprenais cette œuvre qui semble aujourd’hui prémonitoire, » avoue Alaouié. Réel et absurde Le sujet de Khalass repose sur deux caractères principaux et, en filigrane, une femme. Représentant une génération déchirée et anéantie, ces personnages, issus de la violence et de l’absurde, vont se démener avec les mêmes armes et le même langage qui leur a été inculqué. Borhane Alouié n’épargne ni les hommes ni les sentiments. En quête d’un projet de vie, Fadi Abi Khalil, Raymond Hosny et Natacha Achkar, à la fois bourreaux et victimes, touchants et antipathiques, se battent contre les fantômes du passé et tentent de trouver une issue à leur parcours chaotique. Cette tragi-comédie absurde, qui commence par un jeu tout comme la guerre, mais qui s’achève d’une manière dramatique, est soutenue par des images surréalistes, comme ce banquet de chats magistralement tourné sur les ruines romaines dans le centre-ville, ou ce masque de Che Guevara. Plainte ou complainte d’une génération qui a souffert et qui a perdu son âme ? Donne ou maldonne ? Destruction et descente aux enfers, mais également reconstruction ? C’est au fil de ces images balayées par le regard intense et intimiste du réalisateur que le spectateur suit les divagations imaginaires de Borhane Alaouié. En topographe de la ville et des caractères, le cinéaste brosse un tableau sombre du pays. Son dialogue, qui se teinte tantôt de la couleur de la mer d’un bleu-immensité ou de cette grotte de Jeita qui évoque le vide absolu, il le crache sur l’écran. Borhane Alaouié a dit un jour que rien ne sera fini en ce qui concerne la guerre du Liban s’il n’y a pas un travail de mémoire. Ce travail, il l’a réalisé, sous une forme différente. Après l’avoir intériorisé et élaboré, il l’a livré dans une fiction mêlée d’absurde et d’irréel. Une fable qui puise pourtant son essence dans le vécu et le réel. Projeté ce soir en avant-première au Casino du Liban, le film sera le 6 décembre à l’affiche des salles du circuit Empire et du Métropolis-al Madina. Colette KHALAF Fiche technique Khalass, un film de Borhane Alaouié. Acteurs : Fadi Abi Khalil, Raymond Hosny, Natacha Achkar. Scénario et dialogues : Borhane Alaouié. Productrice exécutive : Dima al-Joundi. Image : Remon Fromont. Cadre : Hicham Alaouié. Montage image : France Duez. Montage son : Ingrid Ralet. Son : Faouzi Thabet, Patrick Hubart.
« Khalass », ou « Fini » ! Un cri de colère, mais également de désarroi que lance Borhane Alaouié dans son récent film éponyme. Retentissant comme un écho, le cri laisse ses ondes se succéder à l’infini emportant dans ses plis l’écume des vagues et des jours, et ouvrant le champ à toutes les possibilités.
Signé Borhane Alaouié, produit avec l’aide du...