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Actualités - CHRONOLOGIE

Le gouvernement annonce le déploiement de renforts policiers face à la flambée de violences dans le Val d’Oise Le débat sur les banlieues est relancé en France

Face à une nouvelle explosion de violences en banlieue parisienne, le gouvernement a adopté hier une posture de fermeté et annoncé le déploiement de renforts policiers dans le Val d’Oise. Deux jours après la mort de deux adolescents circulant sur une minimoto lors d’une collision avec une voiture de police, la banlieue de Villiers et ses environs sont toujours le théâtre de violences entre jeunes et forces de l’ordre. Bien que limitées à Villiers-le-Bel et quelques communes avoisinantes, les scènes de guérilla urbaine ont surpris les autorités par leur violence. Des policiers ont été ainsi blessés par des tirs à l’arme de chasse, a assuré la ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie. Cette dernière a annoncé hier à la mi-journée une « montée en puissance » des forces de l’ordre pour tenter de prévenir une troisième nuit de violences. Au total, une soixantaine de policiers ont été blessés, dont cinq grièvement, au cours de la seule nuit de lundi à mardi à Villiers-le-Bel, selon le ministère de l’Intérieur. Des syndicats de police parlent de 80 blessés. Hier dans la soirée, Marie-Thérèse de Givry, procureure de Pontoise, a assuré que les premiers éléments de l’enquête corroboraient la thèse de l’accident, une version contestée par les proches des victimes qui accusent les policiers d’avoir délibérément percuté la minimoto. La retranscription des messages radio montre que l’équipage était présent à l’arrivée des secours, a-t-elle ajouté dans un communiqué. Cette version contredit certains témoignages évoquant une fuite des policiers après le drame. À l’Assemblée nationale, la condamnation des violences était unanime même si les débats restent vifs sur les réponses à apporter au lancinant problème des banlieues. « Ces violences, ces attaques contre les policiers, contre des bâtiments publics sont injustifiables », a ainsi déclaré Bernard Accoyer (UMP), le président de l’Assemblée. « Dans une démocratie, s’en prendre avec des armes aux forces de l’ordre c’est s’attaquer à la démocratie elle-même », a-t-il ajouté. « Ceux qui tirent sur des policiers sont des criminels », a déclaré pour sa part, à la presse, le Premier ministre, François Fillon, lors d’un déplacement à Villiers-le-Bel. Au-delà d’une condamnation unanime des exactions, la gauche estime cependant que le gouvernement n’a tiré aucune leçon des émeutes de 2005 et l’appelle à passer aux actes pour l’avenir des jeunes des « quartiers ghettos ». Le scénario fait craindre une escalade similaire à 2005 dans les banlieues. La mort dans un transformateur électrique à Clichy-sous-Bois de deux jeunes poursuivis par la police avait provoqué trois semaines de violences urbaines sans précédent. Depuis les émeutes de 2005, « que s’est-il passé dans les banlieues ? Pas grand-chose, il faut bien le dire », a ainsi lancé Ségolène Royal, ex-candidate socialiste à l’élection présidentielle. Le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, a réclamé quant à lui l’ouverture d’une information judiciaire et non d’une simple enquête préliminaire. Le gouvernement s’est engagé pour sa part à mener une enquête en toute transparence pour déterminer les circonstances de la mort des deux adolescents de Villiers-le-Bel. Sur le terrain, six maires socialistes de la banlieue parisienne rassemblés à Villiers-le-Bel ont lancé un appel au calme tandis qu’une marche silencieuse rassemblait plusieurs centaines de jeunes dans les rues de la ville.
Face à une nouvelle explosion de violences en banlieue parisienne, le gouvernement a adopté hier une posture de fermeté et annoncé le déploiement de renforts policiers dans le Val d’Oise.
Deux jours après la mort de deux adolescents circulant sur une minimoto lors d’une collision avec une voiture de police, la banlieue de Villiers et ses environs sont toujours le théâtre...