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Actualités - CHRONOLOGIE

Pyramide d’or - Dix-neuf films de 16 pays sont en lice pour remporter la plus haute récompense en Égypte Le festival du Caire tente de redevenir le rendez-vous du cinéma du monde arabe

Le festival du Caire, qui s’est ouvert hier soir, tente de reprendre sa place de rendez-vous international du cinéma dans le monde arabe après des années de tournage à vide. Concurrencé par les festivals de Marrakech, plus créatif, ou de Dubaï, plus riche, le festival du Caire honorera, pour sa 31e édition, le cinéma britannique, avec la présentation de 15 films. Il sera inauguré par Death at a Funeral, une comédie noire de réalisateur britannique Frank Oz, le créateur des personnages du Muppet Show. Ce film a été récompensé cette année au festival de Locarno. « Nous regagnons notre position, la première aux yeux du monde », assure à l’AFP son président, l’acteur-vedette Ezzat Abou Ouf, qui se félicite de la venue de Matt Dillon ou de Harvey Keitel sur les bords du Nil. Pour le grand mécène du festival, Naguib Sawiriss, le magnat égyptien des télécoms, « l’amélioration a commencé en 2006 ; cette année nous voulons saluer un cinéma européen, pas de superproductions américaines », a-t-il dit à l’AFP. 19 films de 16 pays sont en lice pour remporter la plus haute récompense, la Pyramide d’or, que décernera un jury international de onze membres présidé par le réalisateur et écrivain britannique Nicolas Roeg. Une autre compétition ne concerne que des productions arabes, avec 13 films, dont 4 films égyptiens, 2 algériens, 3 marocains, 2 syriens et 1 libanais. Le nouveau cinéma marocain sera présent avec six films. Au total, ce sont 153 films de 100 pays qui seront présentés jusqu’au 7 décembre à l’Opéra du Caire, dans l’île de Gézirah, à l’exception notable du film israélien, la Visite de la fanfare, boycotté par les organisateurs. « À titre personnel, je pense que c’est une erreur ; même si les Israéliens sont des ennemis du monde arabe, il faut connaître leur pensée, leur culture », a dit à l’AFP Naguib Sawiriss, « il ne faut pas mélanger politique et culture ». Selon lui, cette comédie pacifiste, primée dans plusieurs festivals internationaux, « n’aurait pas dû être interdite ici, mais l’opinion publique n’est pas de mon opinion, et en tant que démocrate, je m’incline ». Un front « antinormalisation » s’est imposé sans faille dans les milieux culturels refusant tout contact avec des artistes et intellectuels israéliens, à rebours de l’accord de paix signé en 1979 entre l’Égypte et Israël. « C’est une politique, même si je n’aime pas le mot, qui dure depuis 31 ans et qui a été approuvée par cinq précédents présidents du festival : je ne veux pas être celui qui va la changer », affirme M. Abou Ouf. Seuls deux films égyptiens sont en compétition dans la sélection internationale, non équivalents en qualité, d’après les critiques, à l’Immeuble Yacoubian tiré du roman éponyme d’Alaa Aswani. « Le cinéma égyptien reste la référence des références pour 350 millions d’Arabes, ses actrices et acteurs sont plébiscités dans le monde arabe », dit M. Sawiriss, convenant que des œuvres de qualité internationale sont rares. « C’est vrai qu’il nous faudrait plus d’Immeuble Yacoubian, c’est aussi une question de moyens. Nous allons les trouver car nous sommes les seuls à avoir une vraie industrie cinématographique dans le monde arabe », dit M. Abou Ouf. En compétition en août dernier au festival de Venise Heya fawda (Le Chaos), le dernier film de Youssef Chahine, n’est pas présenté au festival du Caire, mais il a été montré lundi soir pour sa première en Égypte dans une salle privée. Devenu le plus célèbre cinéaste égyptien, opposé au régime du président Hosni Moubarak comme aux islamistes, Chahine a toujours dénoncé la censure, ainsi que l’intégrisme qui, selon lui, ne cesse de progresser.
Le festival du Caire, qui s’est ouvert hier soir, tente de reprendre sa place de rendez-vous international du cinéma dans le monde arabe après des années de tournage à vide.
Concurrencé par les festivals de Marrakech, plus créatif, ou de Dubaï, plus riche, le festival du Caire honorera, pour sa 31e édition, le cinéma britannique, avec la présentation de 15 films. Il sera...