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Actualités - CHRONOLOGIE

SIGNATURE - Ce vendredi 30 novembre, à 18h00, au stand Antoine de l’ABC « Chez nous, c’était le silence » de Roula Azar Douglas : un roman dénonciateur de la violence conjugale

C’est un premier roman aux forts accents de témoignage. Un livre qui aborde un sujet tabou, mais hélas bien réel, la violence conjugale. Dans « Chez nous, c’était le silence », qui vient de paraître aux éditions Dergham, Roula Azar Douglas dénonce, au moyen d’un habile mélange de réalité et de fiction, le sort des femmes victimes d’un mariage malheureux. Un thème douloureux que cette journaliste à Magazine, spécialisée dans les sujets sociaux, portait en elle depuis longtemps. Car « cette histoire est vraie. Elle est inspirée du vécu d’une personne qui m’était chère et qui est aujourd’hui décédée. En témoignant de son calvaire, j’ai voulu en quelque sorte lui rendre hommage. Et en imaginant, dans la seconde partie du livre, une autre issue à sa vie, plus heureuse, j’ai voulu donner aux femmes qui expérimentent cette violence l’envie de se battre contre leur destin d’épouses battues ! » affirme Roula Azar Douglas. Car elles sont plus nombreuses qu’on ne le pense, ces femmes qui ont fait le mauvais choix, qui ont tiré le mauvais numéro à la loterie du mariage et qui se retrouvent victimes silencieuses de sévices corporels et psychologiques. Victimes d’un mari violent, agressif et cruel. Mais aussi victimes d’une multitude de peurs qui les poussent à garder le silence. À se résigner. Peur du qu’en-dira-t-on, du jugement des gens, des représailles – encore plus fortes ! – du mari, peur de ne pouvoir subvenir toutes seules à leurs besoins et à ceux de leurs enfants, ou encore peur de ne pas être crues, le mari-bourreau jouant souvent à l’homme charmant en société. « Elle l’a provoqué », entend-on souvent dire d’une femme qui a déclenché la fureur de son époux. C’est justement du contraire que témoigne Roula Azar Douglas, en décrivant, à travers ce rapport dominant-dominé, des scènes de violence totalement gratuites et injustifiées. Des scènes, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, tout à fait véridiques, que l’auteur dépeint sans complaisance d’aucune sorte, d’un ton juste. Un style simple, humain, ni larmoyant ni froid, qui contrebalance ainsi la dureté d’un sujet d’autant plus éprouvant que cette histoire de « guerre conjugale » se déroule, dans les années quatre-vingt, en pleine guerre libanaise. À travers Chez nous, c’était le silence, Roula Azar Douglas espère aider à briser cette loi du silence érigée par la honte et la peur. Elle espère que ce roman vrai, élaboré à partir d’un cas réel, étayé de recherches approfondies sur la violence conjugale ainsi que sur les événements de guerre qui y sont décrits, puisse pousser « ne serait-ce que quelques femmes à se battre contre leur sort, à briser la chape de la résignation et à prendre en main leur avenir », dit-elle, avec un fort accent de sincérité. Il semblerait d’ailleurs qu’elle ait toujours rêvé de changer le monde, Roula Azar Douglas. Ou du moins d’améliorer la vie de quelques personnes. En se destinant à la médecine d’abord, « pour essayer de combattre la maladie, le cancer... », dit-elle. Puis par la plume, lorsqu’ayant dû interrompre ses études de biologie à l’AUB pour cause de guerre, d’émigration au Canada et de rencontre avec son mari, elle se tournera – après un bref passage par des études bancaires – vers le journalisme et le reportage social. Entre-temps, rentrée au Liban, Roula Douglas, qui vient de décrocher son DESS de journalisme, carbure plus que jamais à cette « envie d’écrire, d’exprimer et de partager » ses opinions. Un désir d’expression qui – d’articles de presse en romans (le second également inspiré d’un cas social est en route) – porte cette femme à la fois sensible et forte. Zéna ZALZAL
C’est un premier roman aux forts accents de témoignage. Un livre qui aborde un sujet tabou, mais hélas bien réel, la violence conjugale. Dans « Chez nous, c’était le silence », qui vient de paraître aux éditions Dergham, Roula Azar Douglas dénonce, au moyen d’un habile mélange de réalité et de fiction, le sort des femmes victimes d’un mariage malheureux.

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