Domenech contre le mode de désignation des têtes de série

Le sélectionneur Raymond Domenech, usant d’ironie et d’humour, s’est montré hier à Clairefontaine très critique sur le mode de désignation des têtes de série pour l’Euro 2008, trouvant « aberrant » que l’Italie risque de ne pas l’être. « Les Italiens risquent de ne pas être tête de série. C’est un truc qui me paraît aberrant. Je ne vois pas qui va l’être alors ? Les Pays-Bas ? C’est bien », a-t-il affirmé avec un énorme sourire. « Je n’essaie même plus de comprendre ce genre de trucs parce que je lis les dossiers pour savoir comment ils font les chapeaux, et je change de métier, je ne comprends rien ! » s’est-il amusé. « On se dit, on (la France) est finaliste de la Coupe du monde. On a gagné la qualification avec des points et il y aura pratiquement 12 équipes devant nous qui auront fait mieux que nous sur ces deux parcours ! Je ne sais pas comment ! Ça doit marcher comme ça. » « Pour moi, qu’on ne prenne pas en compte la dernière compétition Euro et la Coupe du monde me paraît une aberration. C’est là où t’es performant. Que les qualifications, pour remettre un petit peu tout le monde à égalité, rentrent en ligne de compte, d’accord, mais ce qui compte, c’est que l’Italie soit tête de série, que nous nous puissions prétendre l’être aussi. Que l’Allemagne, qui a été demi-finaliste (du Mondial) aussi, et que le Portugal, demi-finaliste à la Coupe du monde, et finaliste à l’Euro aussi... Qu’ils ne ne le soient pas non plus, il y a quelque chose qui me fait rire », a-t-il ajouté. « On ne peut pas dire que l’Autriche et la Suisse qui organisent la compétition ne sont pas tête de série, parce qu’ils se préparent à l’avance et qu’ils n’ont pas de compétition avant. Pour que l’Euro soit une réussite, il faut que ces pays soient dans les meilleures conditions, ça paraît logique. Que le tenant du titre (la Grèce) le soit aussi. Il reste une place. Que cette place ne revienne pas au dernier champion du monde me paraît là amusant », a-t-il souligné. Le sélectionneur a néanmoins ajouté : « Pas sûr que cela ait une vraie incidence, ça ne changera pas le fait que l’Euro reste une compétition qui est plus resserrée que le Mondial. Il y a longtemps que j’ai arrêté de me battre contre les moulins à vent. »