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Actualités - OPINION

Le pays politique négocie un virage des plus difficiles Émile KHOURY

Le mot célèbre de Georgina Dufoix : Responsable, mais pas coupable. Inversement, Bkerké, qui n’est pas responsable de la présidentielle, se serait senti coupable de la laisser en plan. Vu le grippage des mécanismes ordinaires et vu la gravité de la crise. C’est donc seulement après avoir reçu de Kouchner l’assurance que les portes du Parlement se rouvriraient enfin grâce à la clé de ses propositions nominales, que Mgr Sfeir s’est résolu à surmonter ses réticences. En effet, comme nul ne l’ignore, il se refusait à entrer dans le jeu des noms pour trois bonnes raisons. D’abord, pour ne pas se substituer au Parlement et aux politiques, dont c’est le rôle et la mission. Ensuite, parce qu’il a été échaudé par l’expérience de 1988. Enfin, parce qu’il lui est difficile de faire une discrimination entre les candidats maronites, qui sont tous ses fils spirituels. Le patriarche a exigé des garanties : primo, que sa liste soit agréée sans passer par la censure Berry-Hariri ; deuxio, que le quorum des deux tiers soit assuré sans être conditionné par un accord préalable entre les protagonistes sur un ou plusieurs candidats ; tertio, qu’il n’y ait pas d’élection de défi dislocateur. On sait que nombre de pôles de l’opposition soutiennent qu’un président de consensus doit être négocié, liste de Bkerké ou pas, entre les deux délégués de la majorité et de la minorité, Saad Hariri et Nabih Berry. En précisant que le choix doit nécessairement porter sur un neutre, faute de quoi il n’y aurait pas d’élection. Et en ajoutant qu’ils refusent de garantir le quorum, liste de Bkerké ou pas, si l’élection doit permettre à la majorité de l’emporter. En face, le 14 Mars reste attaché à son droit de proposer à l’entente des candidats issus de ses rangs. Nombre de députés loyalistes restent cependant enclins à ce que l’on inclue aussi d’autres prétendants. À condition que la liste de Bkerké soit soumise au scrutin secret de la Chambre. La force de l’union Paradoxalement, la minorité reste en pratique la plus avantagée sur le plan arithmétique. Car, moins disparate, elle ne risque pas d’éparpiller ses voix en cas de compétition entre plusieurs candidats comme le ferait la majorité. Dès lors, l’opposition sait ce qu’elle fait quand elle pose le consensus préalable comme condition sine qua non. De la sorte, en effet, elle serait sûre qu’aucun des postulants gardés en lice ne lui serait défavorable. Principale formation de l’opposition, le Hezbollah exige d’examiner lui-même toute liste, qu’elle provienne de Bkerké ou ailleurs, pour s’assurer qu’elle ne contient pas de noms lui déplaisant, et exercer un droit de veto. Ce petit jeu se trouve, répétons-le, vivement dénoncé par les majoritaires. Qui soulignent que les exigences exorbitantes de l’opposition sabotent les efforts français d’une part. Et confortent Damas dans sa propre quête d’un président malléable. Faute de quoi, il n’y aurait pas d’élection. Mais un vide générateur d’anarchie, tueur d’État libre, ce qui ne serait pas pour déplaire au régime syrien. Certains suggèrent, au nom du réalisme, que tous les efforts des parties internes comme des conciliateurs étrangers, Français et Arabes notamment, portent sur le bloc Aoun. Pour lui faire promettre d’assurer le quorum. Au cas où même Berry, qui soutient vouloir l’élection et se ranger derrière Bkerké, enjoindrait à son bloc de boycotter la séance, pour ne pas fâcher le Hezbollah et la Syrie. Il reste à savoir ce que ferait la France, au cas où Damas s’entêterait. S’alignerait-elle sur les USA ? Souscrirait-elle à une batterie de sanctions économiques et diplomatiques sévères ?
Le mot célèbre de Georgina Dufoix : Responsable, mais pas coupable. Inversement, Bkerké, qui n’est pas responsable de la présidentielle, se serait senti coupable de la laisser en plan. Vu le grippage des mécanismes ordinaires et vu la gravité de la crise. C’est donc seulement après avoir reçu de Kouchner l’assurance que les portes du Parlement se rouvriraient enfin grâce à la...