Grégoire III exhorte les Libanais à préserver leur « modèle de rapports communautaires unique »

Les chrétiens du Liban sont destinés à devenir tous des candidats à l’émigration, s’ils ne prennent pas conscience de leurs responsabilités à l’égard de leur patrie, a affirmé hier le patriarche Grégoire III des grecs-catholiques, dans une homélie à la cathédrale Saint-Paul, à l’occasion du 1 600e anniversaire de la mort de saint Jean Chrysostome. « La Providence veille sur le Liban afin qu’il reste, dans notre Orient arabe, un berceau de civilisations et de religions, le message qu’il doit être, a dit Grégoire III. Et ce message, ce sont tous les Libanais qui en assument la responsabilité, en leur propre nom comme au nom de tous leurs coreligionnaires dans le monde arabe. Si les chrétiens et les musulmans réussissent à préserver la convivialité au Liban, à vivre ce modèle de rapports communautaires unique, c’est tout le monde arabe qui sera assuré de le réussir aussi. On pourrait même dire que du succès du modèle libanais dépend celui du dialogue des civilisations et des religions dans l’Orient arabe et le monde entier. » « Le proverbe français dit “Noblesse oblige”. C’est bien ce que nous souhaitons que comprennent tous les hommes politiques au Liban. Leur responsabilité est à la mesure du message que l’histoire leur a conféré en cette étape historique et cruciale de l’histoire du Liban », a poursuivi le patriarche. Et d’enchaîner : « Une telle charge leur commande de s’humilier devant Dieu et de s’inspirer des valeurs de leur foi et de leur religion (…). Nous prions pour qu’ils tombent d’accord sur l’élection d’un président de la République qui serait un père et un pasteur pour eux tous et un symbole de l’unité du Liban et de son message. » « À moins de prendre conscience de leurs responsabilités à l’égard du Liban et de leurs compatriotes, chrétiens et musulmans seront tous candidats à l’émigration (…) et le Liban promis à un avenir sombre et incertain », a conclu le patriarche.