Au sujet de la pétition sur la formation d’un « forum pour l’indépendance et la République », dont il est l’un des principaux signataires (voir L’Orient-Le Jour d’hier, lundi), Samir Frangié affirme : « Ce texte prouve que la société civile recommence à bouger, et donc que la mentalité négative de repli et de rejet de la classe politique qui avait prévalu au cours des derniers mois recule, et qu’il y a une reprise en main par la société d’elle-même. » « Il est légitime et nécessaire de critiquer la classe politique, mais la société ne doit pas rester inactive. Quand le pays est en danger, le fait de rester inactif est un délit de non-assistance à patrie en danger. Au cours de la guerre civile, beaucoup considéraient que le fait d’avoir les mains propres était suffisant. Il n’y a pas de mains propres : si notre société est en danger, il faut bouger. Edmund Burke disait que, pour triompher, le mal n’a besoin que de l’inaction des gens de bien. “Ce qui m’effraie, ce n’est pas l’oppression des méchants ; c’est l’indifférence des bons”, affirmait pour sa part Martin Luther King », dit-il. Et d’ajouter : « L’opinion publique a joué un rôle déterminant le 14 mars 2005, lorsqu’elle s’est exprimée pour la première fois en tant qu’opinion publique. Il est nécessaire qu’elle se mobilise à nouveau, pour continuer la bataille de l’indépendance et pour jeter les bases d’un État moderne. On ne peut pas rejeter ce qui existe et ne peut pas proposer quelque chose de nouveau. Il faut toujours ouvrir une nouvelle porte. Le texte que j’ai signé appelle à la formation d’un cénacle à l’image du cénacle libanais qui avait été créé après l’indépendance par Michel Asmar, un endroit où les gens peuvent se retrouver, discuter, et surtout travailler ensemble. »