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PRIX LITTÉRAIRES - Les prix attribués à Éric Fottorino et Jean Hatzfeld ; le Goncourt des lycéens à Philippe Claudel Le Femina et le Médicis 2007 récompensent deux journalistes

Le prix Femina et le prix Médicis 2007 ont tous deux été attribués à des journalistes, Éric Fottorino pour Baisers de cinéma (éditions Gallimard) et Jean Hatzfeld pour La stratégie des antilopes (Le Seuil), à chaque fois au premier tour, lundi à l’hôtel le Crillon à Paris. Baisers de cinéma, le nouveau prix Femina, a été présenté dans cette même page par Colette Khalaf (livraison du 2 octobre). Éric Fottorino, 47 ans, est directeur de la rédaction du Monde. Entré en 1986 au quotidien, il se passionne d’abord pour les pays en développement, l’Afrique ou les matières premières, auxquels il consacre plusieurs essais. Son premier roman, Caresse de rouge, paraît en 2004 et Korsakov, un roman sur la quête du père, obtient le Prix des libraires en 2005. À 40 ans, Gilles, le narrateur de Baisers de cinéma, cherche désespérément sa mère dans les cinémas du Quartier latin. Son père, chef opérateur réputé de la nouvelle vague, lui a avoué avant de mourir qu’il serait le fils d’une actrice célèbre. « Peu avant sa mort, il me confia que je devais mon existence à un baiser de cinéma », raconte-t-il. La stratégie des antilopes est le 3e livre que consacre Jean Hatzfeld au génocide de 1994 au Rwanda, au cours duquel 800 000 personnes ont été tuées en une centaine de jours. À 58 ans, l’auteur a couvert de nombreux conflits dans le monde pour le quotidien Libération auquel il a collaboré pendant près de 30 ans. Un livre témoignage exceptionnel, né de la décision en 2003 des autorités rwandaises de libérer, après sept années de captivité, 40 000 tueurs ayant participé aux massacres et de les renvoyer dans leurs villages où assassins et victimes vivent depuis côte à côte. « On s’est croisés, on a pu se saluer sans méchanceté, ça nous contentait. Je n’ai rien remarqué de dangereux dans les regards », déclare un détenu libéré. Le prix Femina 2007 du roman étranger a été attribué, lui aussi au premier tour, à l’écrivain britannique Edward Saint Aubyn, 47 ans, pour Le goût de ma mère. Il raconte la mauvaise passe que traverse une famille et la façon dont elle fait face aux questions de la maternité, du mariage et de la fidélité. À l’instar des Bienveillantes de Jonathan Littell, c’est la Deuxième Guerre mondiale qui a inspiré l’ouvrage récompensé à l’unanimité par le prix Médicis 2007 étranger. Mais Les disparus (Flammarion), de l’Américain Daniel Mendelsohn, né en 1960, se place du côté des victimes et non des bourreaux. Les disparus raconte la quête de Mendelsohn sur les traces de son grand-oncle Shmiel, de sa femme et de leurs quatre filles, tués quelque part dans l’est de la Pologne, en 1941. Ce livre est né de la découverte de lettres désespérées écrites en 1939 par Shmiel à son frère, installé en Amérique. S’exprimant en français, l’Américain, qui a travaillé cinq ans sur cet ouvrage, a déclaré à l’AFP qu’il avait voulu rappeler « l’importance de connaître sa propre histoire, comme partie de la grande histoire du monde ». « Il faut savoir ce qui s’est passé dans sa famille et son pays (...) sinon on risque de commettre encore des erreurs », a-t-il ajouté en soulignant sa « joie » d’avoir été primé : « Pour moi, c’est un rêve parce que toute ma formation littéraire est vraiment française. » Enfin, le prix Femina et le prix Médicis de l’essai ont eux aussi récompensé deux journalistes : Gilles Lapouge pour L’encre du voyageur (éditions Albin Michel) et l’Américaine Joan Didion pour L’année de la pensée magique (Grasset). Goncourt des lycéens Le 20e prix Goncourt des lycéens a été décerné lundi à Philippe Claudel pour Le rapport de Brodeck (Stock), a annoncé le jury, réuni dans une brasserie de Rennes. Le roman de Philippe Claudel a été choisi au premier tour de scrutin grâce à son « écriture poignante » et sa « dimension universelle », a expliqué une lycéenne présidente du jury. « On a été pris aux tripes », a-t-elle ajouté. Le rapport de Brodeck raconte comment, dans un village sans nom, après le meurtre collectif d’un homme sans nom, Brodeck le narrateur, qui n’a pas participé à l’assassinat, est chargé d’écrire un rapport sur ce drame. Maître de conférences à l’Université de Nancy, où il enseigne à l’Institut européen du cinéma et de l’audiovisuel, Philippe Claudel, né en 1962, avait reçu le prix Renaudot 2003 pour Les âmes grises, adapté au cinéma en 2005. Créé en 1988 et organisé par le ministère de l’Éducation nationale et la Fnac, le Goncourt des lycéens est décerné par 13 délégués élus par les 57 lycées participants. Les lycéens de seconde, première et terminale, généralistes comme professionnelles, ont eu deux mois pour lire et étudier les œuvres sélectionnées. Quinze œuvres étaient en lice pour ce prix, basé sur la première sélection pour le prix Goncourt. Le Goncourt des lycéens, qui fait partie des prix qui ont un effet démultiplicateur important sur les ventes, avait consacré en 2006 la romancière camerounaise Léonora Miano pour Contours du jour qui vient (Plon).
Le prix Femina et le prix Médicis 2007 ont tous deux été attribués à des journalistes, Éric Fottorino pour Baisers de cinéma (éditions Gallimard) et Jean Hatzfeld pour La stratégie des antilopes (Le Seuil), à chaque fois au premier tour, lundi à l’hôtel le Crillon à Paris. Baisers de cinéma, le nouveau prix Femina, a été présenté dans cette même page par Colette...