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Actualités - RENCONTRE

RENCONTRE Il a présenté sa nouvelle création, « Ephemera », au Madina dans le cadre du festival Autumn Dance Mazen Kiwan colore le tango

Le festival Autumn Dance, qui a eu lieu au Madina à l’initiative du chorégraphe et danseur Omar Rajeh, a réuni nombre d’artistes dans des représentations diverses. Parmi eux, Mazen Kiwan, un danseur qui avait quitté son pays natal il y a quelques années et qui était fier d’y retourner pour offrir à son public sa création, « Éphémère ». Une performance qui illustre, en musique, mouvements et images des tranches de vie. Dans ce spectacle, où un duo de danseurs évolue sur scène pendant vingt-cinq minutes, c’est la trajectoire d’une vie qui y est présentée. « S’il est inspiré de mon départ du Liban et de mes différentes rencontres qui ont traversé ma vie, je pense néanmoins que tout le monde peut se retrouver dans les images projetées, confie Mazen Kiwan. Car qui d’entre nous n’a pas de rêves à accomplir ou des tabous et des traditions qu’il voudrait briser, ou même un projet à reconstruire ? » Il s’agit donc d’un film que le danseur projette sur l’espace de la scène, où il convie le public à partager sa propre vision. Les thèmes du couple, des liens amoureux, de la mère y sont abordés au son de trois musiques différentes, mais il y a également des mots qui se balancent et qui évoquent certains repères dans la vie, et une hache qui est là pour découper, fragmenter afin de rebâtir sur des bases plus solides. En compagnie de sa partenaire Emmanuelle Ponthieux, le danseur parvient à traduire l’amour, la violence et le déchirement. Un mélange d’émotions contenues qui explosent dans cette gestuelle corporelle élégante et fusionnelle. Avant de quitter il y a sept ans son pays natal, ce jeune danseur avait déjà fait ses premiers pas avec la troupe Caracalla. La situation du Liban en général et son statut personnel, « je plafonnais », avouera-t-il, l’avaient poussé à explorer de nouveaux horizons. Tangue, tanguez, tango C’est en France que Kiwan achève sa formation et effectue de multiples stages. Il se trouve alors sollicité de toutes parts. Claude Chabrol pour La demoiselle d’honneur en 2004, Zabou Breitman pour L’homme de sa vie en 2006 et Charles Berling pour Caligula ; autant de films et de pièces de théâtre auxquels il collabore en tant que chorégraphe et acteur. C’est également en France qu’il sonde l’univers du tango et découvre toutes ses facettes. Une formation parallèle à celle de la danse contemporaine, où il parfait son style : « Pour moi, cette danse traduit tout, explique Kiwan. Un couple apprend à se connaître, à se toucher, à s’accepter et à entreprendre la vie à deux. Dans une complicité qui ne s’effectue qu’en avançant et en reculant à petits pas, deux êtres apprennent à être mieux en harmonie. » Tout en revendiquant ses racines et sans renier son identité, Mazen Kiwan s’avoue enrichi désormais des apports étrangers et des influences culturelles diverses. « Mon corps demeure cependant bien ancré dans une tradition orientale. C’est l’articulation qui diffère. » Et de poursuivre : « C’est ma manière d’affirmer mon moi tout en la transcendant. » De retour au Liban dans le cadre de ce festival d’automne, Mazen Kiwan s’est dit reconnaissant à Omar Rajeh « qui bouge et bouscule la ville en offrant ce panel de performances métissées ». Par ailleurs, en donnant des cours de tango au sein d’ateliers, le chorégraphe a ressenti chez le public libanais une même soif d’apprendre et un même enthousiasme. « Si les Libanais manquent parfois de rigueur dans le domaine de la danse, je ne doute pas qu’ils vont l’acquérir bientôt. Moi-même, en regardant derrière moi, je réalise aujourd’hui que je maîtrise une grande discipline et que je suis prêt à en faire part aux autres. » Des projets, le danseur en a plein. Mais c’est d’abord, en attendant d’autres retours vers le pays, un long programme qu’il présente cet hiver aux États-Unis et en Europe. Des rencontres qui contribueront à parachever le parcours de cet éternel passionné. Colette KHALAF
Le festival Autumn Dance, qui a eu lieu au Madina à l’initiative du chorégraphe et danseur Omar Rajeh, a réuni nombre d’artistes dans des représentations diverses. Parmi eux, Mazen Kiwan, un danseur qui avait quitté son pays natal il y a quelques années et qui était fier d’y retourner pour offrir à son public sa création, « Éphémère ». Une performance qui illustre,...