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ÉDITION - Sous l’égide de l’OIF, de l’Unesco et du Liban La littérature universelle en BD

Vous imaginez Ulysse ou madame Bovary en héros de bandes dessinées ? « Pas difficile, a dû penser le professeur Saad Khoury, cela contribuera à réconcilier les jeunes avec les chefs-d’œuvre classiques de la littérature mondiale. » Ce chirurgien passionné, installé à Paris et qui « aime aller jusqu’au bout de ses passions » selon ses proches, a monté en quelques semaines une équipe pour réaliser son rêve d’éditeur et développer le concept qu’il a imaginé. Résultat : « Le tour du monde en 80 jours, « Les contes des Mille et une Nuits », « Tartarin de Tarascon » ou « Robinson Crusoé » viennent de paraître dans le cadre d’une nouvelle collection intitulée « Romans de toujours » et qui prévoit pas moins de 50 albums, adaptations en bande dessinée de chefs-d’œuvre de la littérature romanesque, à paraître jusqu’à fin 2009. Cette collection a été lancée il y a quelques jours, à Paris, au siège de l’Unesco, en présence de Abdou Diouf, secrétaire général de l’OIF, de l’écrivain Amin Maalouf et de Sylvie Fadlallah, ambassadeur délégué permanent du Liban auprès de l’Unesco. Un projet original et novateur, parce qu’il utilise plusieurs médias. Les jeunes pourront lire la bande dessinée, entendre le texte intégral de l’œuvre ainsi adaptée (un CD accompagne l’album) et le télécharger sur des supports numériques. Cette collection, éditée par Adonis et distribuée par les éditions Glénat, fait partie du projet « Sauvegarde et diffusion du patrimoine littéraire mondial » réalisé en collaboration avec l’Organisation internationale des pays francophones (OIF) et l’Unesco. L’écrivain Amin Maalouf s’est associé symboliquement à ce projet parce que, dit-il, la littérature a besoin d’être diffusée partout et dans toutes les langues. « La littérature n’est pas uniquement un supplément à notre culture générale. La littérature est notre instrument pour repenser le monde, pour le secouer, le réinventer. Le monde d’aujourd’hui a cruellement besoin d’être réinventé. Abdou Diouf a d’ailleurs noté, lors du lancement de la collection, que la francophonie est fière d’être partenaire de ce projet pour trois raisons : « Il est original, le produit est très bien fait. Et, enfin, il s’agit de la promotion de la lecture, un des objectifs que nous poursuivons à travers les Clacs. Je ne peux m’empêcher d’imaginer des milliers de jeunes gens penchés sur ces ouvrages découvrant peu à peu la lecture, le monde, les villes nouvelles et nourrissant leurs imaginaires puisque toutes leurs facultés intellectuelles sont sollicitées. » Il a conclu en se disant très impressionné par « l’engagement et la créativité de Saad Khoury et de tous les Français d’origine libanaise qu’il a su regrouper autour de cette idée de diffusion de la littérature mondiale en développant le goût de la lecture chez les jeunes. Sans aucune subvention et en mobilisant leurs propres ressources, ils ont fait produire ces ouvrages remarquables. Leur engagement social et culturel mérite pleinement notre appui et j’invite tous ceux qui le peuvent à les soutenir. » Saad Khoury a par ailleurs indiqué que « nous avons sélectionné les œuvres internationales les plus connues de la littérature romanesque parce que nous pensons que les francophones doivent connaître ce qui se passe dans le monde et le monde doit connaître ce qui se passe en francophonie. C’est ce qu’on appelle le rapprochement des civilisations et des cultures ». Il a rappelé que « ce projet est autofinancé. Il n’a besoin d’aucune subvention. C’est pourquoi la qualité du produit est essentielle. Le premier accueil du public, de la presse et des officiels me semble excellent ». Citant ses objectifs, il ajoute : « En faire un ouvrage scolaire et faire prendre conscience aux gens de la nécessité d’une solidarité entre le Nord et le Sud. Ainsi, pour deux exemplaires vendus, un exemplaire gratuit est donné à l’IOF ou à l’Unesco afin qu’ils les utilisent dans des projets culturels dans les pays à faibles revenus. » Des « annexes culturelles » Pour réaliser ce projet ambitieux, Roger Brunel, directeur de la collection, a réuni une équipe regroupant des scénaristes, dessinateurs et coloristes de grand talent qui ont commencé, il y a plus d’un an, la production d’une cinquantaine de BD. Il mise sur « la qualité du scénario, qui respecte au plus près le style même de l’auteur, pour garder intacte la force de l’œuvre originale ». La beauté et la force du dessin doivent par ailleurs, selon lui, ajouter à l’intensité du rêve. Chaque album propose aussi à la fin de la BD des « annexes culturelles » sur l’auteur, l’œuvre, la période historique du roman, la vie économique et sociale de l’époque ainsi qu’un lexique en 6 langues pour ceux qui apprennent le français en deuxième langue. Pour le grand public, ces BD seront aussi, pourquoi pas, une belle incitation à (re)lire l’œuvre originale intégrale. Pour cela, avec chaque album BD, un CD-Rom qui contient le texte original en numérique du livre et sa version audio lue par des artistes confirmés. Le lecteur peut se constituer ainsi, non seulement une bibliothèque de beaux ouvrages BD, mais aussi une bibliothèque numérique et audio disponible à tout moment… À signaler que le texte intégral sous forme numérique peut être lu sur tous les supports électroniques et en particulier sur les livres électroniques (e-book) qui sont déjà sur le marché et qui vont rapidement révolutionner la lecture des livres. Le livre audio peut, lui, être écouté partout avec les baladeurs et les Ipods, et constitue un outil extrêmement utile, en particulier pour ceux qui ont des problèmes de vision. Les quatre premiers titres de la collection déjà disponibles sont : Tartarin de Tarascon d’Alphonse Daudet par Pierre Guilmard, Le tour du monde en 80 jours de Jules Verne par Chrys Millien, Les contes des Mille et une Nuits par Daniel Bardet et Nawa, ainsi que Robinson Crusoé de Daniel Defoe par Christophe Lemoine et Jean-Christophe Vergne, en attendant Madame Bovary de Flaubert. « Ces œuvres immortelles, qui ont fait le bonheur de plusieurs générations dans le monde entier et sont devenues partie intégrante de la mémoire collective, demeurent source de rêve et continuent à procurer le même plaisir au lecteur, indique l’éditeur. De plus, par leur caractère universel, elles représentent un élément fédérateur entre les hommes de cultures différentes, créant ainsi un climat de confiance et de respect mutuel indispensable à la coexistence dans un monde culturellement fracturé. » Cette collection est « destinée à toute la famille ». Des petits enfants aux grands parents, tous y trouveront leur bonheur et, certains, leurs souvenirs aussi. Dans la mythologie grecque, Adonis est un dieu symbolisant non seulement la beauté mais aussi le renouveau de la nature. Les éditions Adonis aspirent ainsi à représenter le renouveau des trésors du patrimoine romanesque mondial. Projets certes ambitieux, mais ô combien louable. Les internautes ont la possibilité de visionner à l’adresse www.tv-francophonie.com un reportage réalisé à ce sujet par le magazine Espace francophone.
Vous imaginez Ulysse ou madame Bovary en héros de bandes dessinées ? « Pas difficile, a dû penser le professeur Saad Khoury, cela contribuera à réconcilier les jeunes avec les chefs-d’œuvre classiques de la littérature mondiale. » Ce chirurgien passionné, installé à Paris et qui « aime aller jusqu’au bout de ses passions » selon ses proches, a monté en quelques...