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Actualités - CHRONOLOGIE

Histoire - Le site était initialement promis à l’inondation dans le cadre de la construction d’un barrage Des peintures vieilles de 11 000 ans découvertes à Dja’de en Syrie

Après plusieurs années de fouilles, un archéologue français a découvert des peintures murales et des figurines vieilles de 11 000 ans dans le nord de la Syrie, les plus anciennes mises au jour au Proche-Orient. «Les peintures murales datent du neuvième millénaire. Elles ont été découvertes le mois dernier sur le mur d’une maison de deux mètres de hauteur à Dja’de », sur la rive gauche de l’Euphrate dans le nord de la Syrie, a déclaré le responsable de la mission archéologique française en Syrie, Éric Coqueugniot. Il s’agit de « peintures polychromes de couleur blanche, noire et rouge. Les motifs, uniquement géométriques, n’ont rien de figuratif. La composition est formée de damiers, en alternance avec les trois couleurs », a précisé Éric Coqueugniot à l’AFP. Ces découvertes ont été réalisées sur un site initialement promis à l’inondation dans le cadre de la construction d’un barrage, dans un grand édifice circulaire de 7,5 mètres de diamètre. La maison enterrée comporte trois murs massifs sur lesquels se trouvent les peintures. Le massif principal est préservé sur presque deux mètres de haut, avec les peintures, précise ce chercheur du Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Le bâtiment, beaucoup plus grand que les maisons habituelles qui à cette époque étaient petites et rectangulaires, « devait avoir un usage collectif pour tout le village ou pour un clan », a-t-il ajouté. Les objets en matière organique ont disparu, mais le site comprend des vestiges bien conservés. On trouve des outillages en pierre taillée, du silex, des moutures de graines et des meules en brique. Beaucoup d’objets en os ont été également trouvés sur place : des restes osseux d’animaux consommés et des outils façonnés avec des os d’animaux. Les fouilles entreprises ont également permis de mettre au jour des figurines en gypse, mais aussi en craie, en os et en argile. La dernière trouvée, une figurine de 11 000 ans représentant un homme, est « particulièrement importante et bien conservée ». Cette figurine « permettra des comparaisons » avec des objets semblables trouvés sur des sites de la région d’Urfa, dans le sud de la Turquie, a souligné ce chercheur français qui dirige depuis plus de 15 ans les fouilles sur le site de Dja’de. « Les figurines peuvent avoir des usages religieux. Elles peuvent aussi être des symboles de fertilité pour les figurines féminines. Mais elles peuvent avoir différentes significations rituelles. On est obligé simplement de faire des hypothèses. C’est encore très difficile à dire pour cette époque-là, vieille de 11 000 ans », a expliqué le chercheur. Les récentes découvertes datent « du début du néolithique, aux alentours de 9 000 avant notre ère », une période « qui en Syrie du Nord est bien connue, comme à Jerf el-Ahmar, un site qui a été détruit par le barrage de Techrine », a indiqué M. Coqueugniot. Au cours des trente dernières années, la Syrie a construit de grands barrages sur l’Euphrate qui ont permis de développer d’importantes régions de culture. Mais ces barrages ont submergé de nombreux sites archéologiques. Le barrage de Tabqa, érigé en 1976, a ainsi noyé plus de 650 km2. Auparavant, le gouvernement avait encouragé les prospections qui ont permis de reconnaître quelque 56 sites. Vingt d’entre eux ont été retenus et quatre explorés par des équipes françaises. Des régions initialement programmées comme partie du lac de barrage ont cependant échappé aux inondations, comme Dja’de, ont expliqué des experts.
Après plusieurs années de fouilles, un archéologue français a découvert des peintures murales et des figurines vieilles de 11 000 ans dans le nord de la Syrie, les plus anciennes mises au jour au Proche-Orient.
«Les peintures murales datent du neuvième millénaire. Elles ont été découvertes le mois dernier sur le mur d’une maison de deux mètres de hauteur à...