Plus de 10 000 personnes ont participé aux funérailles de Mohammad Esseily au Sud Raad : L’échange confirme la justesse des choix de la Résistance et sa victoire sur Israël

L’échange de dépouilles et d’un prisonnier entre le Hezbollah et Israël continue de faire couler de l’encre. Les funérailles organisées pour le combattant du Hezbollah mort au cours de la bataille de Maroun el-Rass en juillet dernier a été l’occasion de rappeler que cet échange s’inscrit dans le cadre d’une opération plus vaste. Plus de dix mille partisans de la formation se sont regroupés hier au village de Tayri, proche de Bint Jbeil, pour rendre un dernier hommage à Mohammad Youssef Esseily, dont le corps avait été remis lundi par les Israéliens au CICR. Le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, était à la tête du convoi funèbre ; à ses côtés, les députés Mohammad Haïdar, Pierre Serhal, Amine Cherri et Hassan Fadlallah. Devant une marée de drapeaux jaunes et de silhouettes en noir, Raad a fait un émouvant éloge du combattant et de tous ceux qui, comme lui, sont tombés en défendant leurs villages au cours de la guerre de l’été 2006. Aussitôt, les clameurs ont commencé à retentir pour louer la Résistance et « sa victoire historique » sur Israël. Des slogans du genre « Mort à l’Amérique » et « Mort à Israël » se sont aussi fait entendre dans une foule très mobilisée, entourant les frères d’armes du jeune combattant tué qui, eux, lui ont fait le salut militaire en guise de dernier hommage. Tout au long de la route menant de l’hôpital de Bint Jbeil jusqu’au cimetière du village de Tayri, la foule s’empressait de saluer le cortège funèbre en louant Dieu et Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah. De son côté, le Hezbollah avait publié un court CV de Mohammad Youssef Esseily, qui s’était engagé dans ses rangs en 1997, et qui était marié et père d’un petit garçon âgé de deux ans. Mohammad Youssef Esseily serait mort le 20 juillet 2006, c’est-à-dire une semaine après le déclenchement de la guerre dite de l’été. Le Hezbollah n’a appris son identité qu’après avoir reçu les résultats des tests ADN effectués sur sa dépouille mortelle. Au moment de la mise en terre et après les prières d’usage, Mohammad Raad a pris la parole pour rappeler que l’échange survenu lundi dernier est la preuve qu’Israël n’est pas en mesure d’imposer ses propres règles du jeu et, selon lui, c’est aussi une confirmation de la victoire de la Résistance sur les plans militaire, sécuritaire et politique. Raad a encore déclaré que cet échange « montre aussi la justesse des choix de la Résistance contre ceux qui se précipitent pour présenter des concessions et accepter toutes les humiliations, prêts à normaliser leurs relations avec l’ennemi sioniste et à se placer sur le chemin d’une paix fausse. Ceux-là sont des défaitistes, des redditionistes, des gens sans dignité, qui ignorent la résistance et préfèrent la lâcheté ».