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Actualités - REPORTAGE

SOCIÉTÉ - La pauvreté extrême continue d’exister dans l’indifférence officielle et générale Le quotidien pénible des familles démunies au Liban Suzanne BAAKLINI

« Des pauvres ? Il n’y en a pas vraiment au Liban ! Personne ne meurt de faim. » Cette phrase qu’on entend souvent, il suffit de faire une tournée dans les quartiers les plus pauvres, de s’enquérir des conditions de vie des familles démunies auprès des associations réellement actives sur le terrain, pour se rendre compte qu’elle ne contient aucune part de vérité. Dans deux jours, on célébrera la journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, placée cette année sous le thème « Travailler ensemble pour sortir de la pauvreté ». Une occasion de se souvenir que, au-delà des joutes verbales souvent vaseuses entre politiciens, et des tragédies bien réelles des explosions et assassinats, une large part de la population libanaise vit dans des conditions de plus en plus difficiles, que beaucoup trouvent impossible de boucler le mois, et que les cas de pauvreté extrême (quand les besoins primordiaux ne sont pas satisfaits) sont loin d’être rares. À quoi ressemble la vie quotidienne des foyers aux ressources limitées ? Un souci continu de loyers à payer, de nourriture à assurer, de scolarités à verser, et des retards, toujours des retards qui viennent s’ajouter aux dettes. Mais ce n’est pas tout : la pauvreté, comme le malheur qu’elle est, ne vient jamais seule. L’absence d’assurance médicale dans la quasi-totalité des cas de pauvreté extrême s’accompagne d’un mauvais suivi médical, de maladies qui s’aggravent, de pourvoyeurs de fonds qui se retrouvent au chômage pour incapacité de travailler… Les problèmes sociaux résultant du besoin se multiplient, comme ces mères qui luttent contre le risque de la délinquance auquel sont exposés leurs enfants. Dans ce dossier, le compte rendu de rencontres avec des personnes qui racontent leur quotidien difficile, dans la capitale et ses banlieues, ainsi que les résultats du recensement national des conditions de vie des ménages au ministère des Affaires sociales. Et un constat : celui que les « pauvres » sont au meilleur des cas assistés, mais qu’aucune véritable politique de développement durable qui leur permettrait de sortir du cercle vicieux n’est appliquée.
« Des pauvres ? Il n’y en a pas vraiment au Liban ! Personne ne meurt de faim. » Cette phrase qu’on entend souvent, il suffit de faire une tournée dans les quartiers les plus pauvres, de s’enquérir des conditions de vie des familles démunies auprès des associations réellement actives sur le terrain, pour se rendre compte qu’elle ne contient aucune part de vérité....