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Actualités - OPINION

Ce soir, au BIEL…

Charles Chikhani, un garçon de 28 ans, beau comme le jour, talentueux, dévoué, cultivé et si humain, a-t-on dit. Un vrai patriote, qui venait de quitter la France, moteur de l’Union européenne, pour revenir s’installer définitivement au Liban, en pleine crise et avant un retour à la normale. Bref, le prototype du jeune Libanais, de cette jeunesse qui forme la base du pays, faite de tant d’hommes de qualité. Comment pourrions-nous ne pas rejoindre sa famille ce mercredi au BIEL ? Oui, ce soir-là, nous allons vous rejoindre. D’abord pour dire non à la violence, Non au massacre des innocents, non aux crimes commis contre la population libanaise. Non au silence. Ensuite pour lancer un cri à l’adresse de notre élite, pour lui dire : Ça suffit ! Arrêtez de vous disputer le pouvoir et de nous faire payer la facture de tous vos conflits. Arrêtez de nous sacrifier pour vos « nobles » causes et pour celles de l’humanité tout entière. Arrêtez de nous harceler, de nous diviser, de nous pousser à la haine, de nous affaiblir et de faire pression sur nous pour nous pousser à l’exode. Assumez vos responsabilités, à tout le moins les plus élémentaires d’entre elles. Oui, nous allons vous rejoindre ce soir-là, pour inciter nos chefs à faire un petit examen de conscience, à retrouver un esprit de compromis pour que chacun accepte de faire un pas vers l’autre, même si cela pourrait aller à l’encontre de ses propres intérêts. Nous allons vous rejoindre pour leur demander de nous expliquer pour quelle noble cause Charles est mort. Pourquoi son sang a-t-il été versé ? Est-ce pour la souveraineté du Liban ? Pour la fameuse unité nationale ? Pour la démocratie au Moyen-Orient ? Pour la cause palestinienne ? Pour l’arabité ? Pour le nouveau Moyen-Orient ? Pour le salut du monde ? Nous allons vous rejoindre ce soir-là pour dire au monde entier que nous les jeunes du Liban, et plus précisément les chrétiens du Liban, nous sommes la colonne vertébrale de cette région du monde, et que si nous partons, si nous disparaissons, c’est la région entière, mais aussi l’humanité qui en seront affectées. Nous allons vous rejoindre ce soir-là pour défendre nos droits les plus fondamentaux, à savoir notre droit de vivre en sécurité sur notre territoire et celui de préserver notre identité et celle de notre terre. Nous allons vous rejoindre ce soir-là parce que la mort de Charles n’était pas un simple incident : c’était un crime odieux perpétré contre la jeunesse du Liban, contre tout espoir de donner une chance à ce pauvre pays de sortir de sa paralysie. Nous allons vous rejoindre ce soir-là pour que la jeunesse du Liban ne soit pas éternellement condamnée à mourir ou à aller vivre ailleurs. Nous vous rejoindrons ce soir-là parce que nous avons décidé de rester au Liban malgré tout. Malgré tous. Et aussi, et surtout, parce que nous avons choisi d’exister. Paula BOU RAAD
Charles Chikhani, un garçon de 28 ans, beau comme le jour, talentueux, dévoué, cultivé et si humain, a-t-on dit. Un vrai patriote, qui venait de quitter la France, moteur de l’Union européenne, pour revenir s’installer définitivement au Liban, en pleine crise et avant un retour à la normale. Bref, le prototype du jeune Libanais, de cette jeunesse qui forme la base du pays,...