Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Ukraine - Iouchtchenko craint des « fraudes », Timochenko réalise un score inattendu Les pro-occidentaux voient leur marge se réduire au profit des prorusses

Les partis pro-occidentaux donnés d’abord vainqueurs aux législatives ukrainiennes ont vu leur marge se réduire à néant au profit des prorusses hier soir, au fil des dépouillements, conduisant le président Viktor Iouchtchenko à s’inquiéter de « fraudes ». «Je m’inquiète du retard dans le dépouillement des bulletins de vote dans les régions sud et est de l’Ukraine », traditionnellement favorables au parti russophile du Premier ministre Viktor Ianoukovitch, a déclaré le chef de l’État pro-occidental. « Je charge les forces de l’ordre d’enquêter immédiatement sur les causes et les circonstances » de ce retard, a-t-il ajouté, mettant en garde contre « des manipulations » et promettant que les « falsificateurs » seraient « punis ». Ioulia Timochenko, égérie de la révolution orange, le mouvement populaire qui avait porté au pouvoir le président Iouchtchenko en 2004, a accusé le Parti des régions de « falsifier ouvertement » les résultats, dans une déclaration citée par l’agence Interfax. Vingt-quatre heures après la clôture des bureaux de vote, toute l’attention se cristallisait par ailleurs autour des socialistes, dont le score oscille autour de 3 %. S’il franchit ce seuil fatidique, il entrera au Parlement et constituera une force d’appoint cruciale pour le Parti des régions. Au fil des dépouillements, l’écart entre les partis pro-occidentaux dits orange et leurs rivaux prorusses – qui était de cinq points dans les sondages de sortie des urnes dimanche – s’est réduit comme une peau de chagrin, jusqu’à devenir insignifiant. Après dépouillement des bulletins dans 86,68 % des bureaux, le parti proprésidentiel Notre Ukraine et son allié, le bloc Ioulia Timochenko, obtiennent 46,21 % des voix, le Parti des régions avec tous les autres 45,49 %. La donne est compliquée par le score surprise de la formation de l’ancien président du Parlement, le centriste Volodimir Litvine, bien parti pour faire son entrée au Parlement en dépassant la barre des 4 %. M. Litvine n’a pas indiqué quel camp il soutiendrait. « Les premières initiatives de Litvine se feront en direction des forces démocratiques (orange) », affirme toutefois un analyste. Ioulia Timochenko a réalisé un score inattendu avec 31,52 % des voix, soit près de dix points de plus qu’aux législatives en mars 2006, et apparaît comme la mieux placée pour redevenir Premier ministre en cas de formation d’une coalition pro-occidentale. Cette flamboyante dirigeante politique, qui fut déjà Premier ministre en 2005, s’est dit prête à former le plus rapidement possible une coalition avec le parti proprésidentiel Notre Ukraine-Autodéfense populaire. Avant le scrutin, M. Iouchtchenko et Mme Timochenko, alliés lors de la révolution orange démocratique mais souvent rivaux depuis, avaient promis de former un gouvernement ensemble en cas de victoire. Mme Timochenko s’est dit confiante dans le fait que « la coalition serait formée dans les 24 ou 48 heures après l’annonce des résultats officiels » définitifs. « Rien ne prouve la victoire des forces orange » tant qu’il n’y a pas de résultats définitifs, a pour sa part mis en garde M. Ianoukovitch, en revendiquant le droit de former une coalition. « Nous avons gagné et je suis convaincu qu’encore une fois, nous formerons un gouvernement de confiance populaire, un gouvernement d’unité nationale (...). Conformément à toutes les normes internationales, le Parti des régions est totalement en droit de former un gouvernement », a-t-il ajouté. La fraude électorale lors de la présidentielle de 2004 avait déclenché la révolution orange et conduit à l’annulation de la victoire de Ianoukovitch par la Cour suprême. Iouchtchenko l’avait finalement emporté lors d’un troisième tour de scrutin. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a estimé le scrutin conforme aux « normes pour des élections démocratiques » dans un rapport préliminaire. La Russie, qui ne verrait pas d’un mauvais œil le maintien au pouvoir d’un Premier ministre favorable à Moscou, a aussi estimé que les élections s’étaient déroulées dans des conditions de « libre » choix. Le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère Javier Solana a, de son côté, appelé à la formation « rapide » d’un gouvernement « stable » en Ukraine, après une série de crises, et à la poursuite des « nécessaires réformes internes ». Les élections anticipées de dimanche visaient à sortir de la paralysie politique qui s’est installée en Ukraine depuis des mois en raison du bras de fer entre le président et le Premier ministre. M. Iouchtchenko a dissous la « Rada » (Parlement ukrainien) en avril, accusant M. Ianoukovitch de vouloir tenter un coup de force.
Les partis pro-occidentaux donnés d’abord vainqueurs aux législatives ukrainiennes ont vu leur marge se réduire à néant au profit des prorusses hier soir, au fil des dépouillements, conduisant le président Viktor Iouchtchenko à s’inquiéter de « fraudes ».
«Je m’inquiète du retard dans le dépouillement des bulletins de vote dans les régions sud et est de...