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Actualités - CHRONOLOGIE

Les vols robotisés sont moins coûteux et moins dangereux L’avenir incertain des missions habitées

Cinquante ans après le coup d’envoi donné par le satellite russe Spoutnik à la conquête de l’espace, les missions robotisées l’emportent sur les vols habités, coûteux et dangereux, mais qui pourraient être relancés par les États-Unis à l’horizon 2020. Beaucoup de scientifiques estiment que les robots « intelligents » et les satellites font du bon travail et sont bien moins fragiles que des organismes humains à des millions de kilomètres de leur terre natale. Les ingénieurs soviétiques, qui ont envoyé dans l’espace une sphère d’aluminium de 58 cm de diamètre il y a un demi-siècle, n’imaginaient pas lancer une course folle qui allait culminer 12 ans plus tard avec le premier pas de l’homme sur la Lune, lors de la mission américaine Apollo 11. Mais aucun exploit de cette envergure n’a été accompli depuis. « En matière de vols habités, tout ce que nous avons réussi à faire depuis, c’est d’envoyer des hommes “orbiter” autour de la Terre », relève Doug Millard, conservateur chargé de l’espace au Musée des sciences de Londres. Aujourd’hui, la NASA, l’agence spatiale américaine, travaille de nouveau à des vols habités à caractère économique, voire touristique, vers la Lune et Mars, tandis que la Chine et l’Inde entraînent de nouvelles générations de spationautes. La NASA envisage d’installer vers 2020 une base sur le pôle Sud lunaire pour en faire une base de départ vers l’ensemble de notre système solaire, avec Mars comme premier objectif. La sonde Phoenix doit se poser l’année prochaine sur la partie nord de Mars pour y explorer la possibilité d’une mission humaine. « Nous nous tournons vers la Lune et Mars pour bâtir la civilisation de demain et au-delà », a déclaré dernièrement, lors d’un congrès d’astronautique en Inde, le directeur de la NASA, Michael Griffin, qui prédit que des humains fouleront le sol martien aux alentours de 2037. Mais de nombreux experts restent sceptiques. « Je serais surpris si nous le faisions dans ce siècle », déclare M. Millard. Comparé à une expédition sur Mars, « aller sur la Lune s’apparentait à une petite baignade avec un masque et un tuba », ajoute cet expert. Organiser des séjours de longue durée dans le cosmos pose des obstacles d’ordres médical et psychologique, financier et technique. Les effets sur les astronautes du rayonnement cosmique, de l’apesanteur et du stress de voir la Terre s’éloigner jusqu’à devenir invisible demeurent largement inconnus. La question se pose aussi de savoir si le gouvernement américain, avec ou sans la participation d’autres États, sera prêt à financer un vol habité. « On peut lancer une bonne mission inhabitée pour quelques centaines de millions d’euros, alors que les missions habitées se chiffrent généralement en milliards », explique le conservateur du musée londonien. Sur le plan technique enfin, un vol habité sur la planète rouge pose des problèmes non résolus. Personne ne sait à l’heure actuelle comment faire atterrir un objet de grande taille sur Mars, car contrairement à la Lune, cette planète possède une atmosphère, mais celle-ci est très différente de celle de la Terre. Plus fondamentalement, beaucoup de scientifiques critiquent le bien-fondé d’une exploration de l’espace pour préparer un éventuel exode, dans un avenir lointain, de l’humanité vers une planète, et privilégient l’observation de la Terre pour mieux connaître l’atmosphère, les océans et les calottes glaciaires. Afin de préserver la vie ici-bas.
Cinquante ans après le coup d’envoi donné par le satellite russe Spoutnik à la conquête de l’espace, les missions robotisées l’emportent sur les vols habités, coûteux et dangereux, mais qui pourraient être relancés par les États-Unis à l’horizon 2020.
Beaucoup de scientifiques estiment que les robots « intelligents » et les satellites font du bon travail et sont...