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Actualités - CHRONOLOGIE

SPECTACLE « Qui a peur de la représentation ? » de Rabih Mroué au Centre Pompidou

De nombreux artistes libanais participent à la 36e édition du Festival d’automne à Paris. Les premiers à se produire sont Rabih Mroué et Lina Saneh, dans le spectacle de Rabih Mroué Qui a peur de la représentation ? au Centre Pompidou, du 26 au 29 septembre. Un homme et une femme installent un large écran sur scène. Un tirage au sort désigne la femme. Pour quoi faire ? Pour présenter des performances d’artistes du Body Art. Durant environ une heure, l’homme et la femme vont procéder selon un rituel minutieux : la femme ouvre le catalogue des grands noms du body art au hasard : « Page 33, Gina Pane. » L’homme règle alors son chronomètre. La femme se place derrière l’écran. Elle a 33 secondes pour décrire – en français – une performance de cet artiste. De temps en temps, elle replace cette performance dans le contexte politique du Proche-Orient. Lorsque le catalogue s’ouvre sur une photographie, c’est à l’homme de prendre la relève. Il se place devant l’écran et relate en arabe et par morceaux l’histoire de Hassan Mamoun, un ancien milicien du mouvement Amal, qui décide un jour de tuer ses collègues de bureau suite à leurs propos sectaires avilissants. Grâce à ce dispositif scénique, le spectateur oscille d’une violence à l’autre ; celle expérimentée par les artistes du body art derrière l’écran, et celle d’un individu ayant vécu la guerre libanaise, devant l’écran. La mise en parallèle se clôture par un instant de convergence, lorsque les images projetées sur l’écran en temps réel de la femme et de l’homme se confondent pour n’en donner qu’une seule. Cette fusion ne doit cependant pas être comprise comme une équivalence des deux performances, sinon l’histoire de Hassan Mamoun se lirait comme une performance artistique, et les artistes du body art seraient des criminels. Voilà pourquoi l’homme et la femme se cantonnent chacun dans leur aire de jeu, de part et d’autre de l’écran. La complicité des deux comédiens, et les pointes d’humour de Rabih Mroué qui s’amuse à reprendre la prononciation de sa partenaire (« On dit Pané et non Pane, elle est italienne ! »), qui nous apprend que 106 secondes font une minute et 6 secondes, qui fait fi de s’inquiéter de la fatigue de sa partenaire… confèrent à cette réflexion sur la représentation sa dimension humaine. Théâtrale. Sarah HATEM
De nombreux artistes libanais participent à la 36e édition du Festival d’automne à Paris. Les premiers à se produire sont Rabih Mroué et Lina Saneh, dans le spectacle de Rabih Mroué Qui a peur de la représentation ? au Centre Pompidou, du 26 au 29 septembre.
Un homme et une femme installent un large écran sur scène. Un tirage au sort désigne la femme. Pour quoi faire ?...