L’hygiène des mains reste un point noir

L’hygiène des mains, règle élémentaire pour éviter la transmission de nombre de maladies infectieuses parfois mortelles, demeure un sérieux problème chez le public comme chez les professionnels, même dans les pays riches, selon des experts de santé publique, participant au congrès. « Un grand nombre de rhumes, de grippes et de maladies d’origine alimentaire sont transmises par des mains sales, et ces infections coûtent annuellement des milliards de dollars pour les traiter », déplorent-ils, précisant que « les maladies infectieuses demeurent de loin la première cause de mortalité » dans le monde. Et pour cause. Une enquête menée aux États-Unis a en fait montré « que près d’un quart des Américains adultes ne se lavaient pas les mains après avoir utilisé des toilettes publiques en 2007 », le taux ayant considérablement augmenté depuis 2005. Le non-respect de règles d’hygiène élémentaire par le personnel médical, comme se désinfecter les mains avant un contact avec un malade, est responsable des infections contractées en milieu hospitalier par 1,4 million de personnes à tout moment dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’organisation onusienne était partie en guerre en 2005 contre ces manquements à l’hygiène par médecins et infirmiers dans beaucoup de pays. Baptisée « Des soins propres sont plus sûrs », l’opération commence à donner des résultats, alors que la mise en œuvre de stratégies pour améliorer l’hygiène des mains prend de plus en plus d’ampleur, selon l’OMS qui remarque que 18 pays ont déjà lancé une campagne pour promouvoir activement parmi le personnel médical une meilleure hygiène des mains pour réduire les infections nosocomiales. Ces efforts combinés, qui couvrent les deux tiers de la population mondiale, « peuvent potentiellement sauver des millions de vies et éviter des handicaps durables à des centaines de millions de patients ».