Les États-Unis comptent inviter le Liban et la Syrie à la conférence internationale qu’ils organisent en novembre pour tenter de relancer le processus de paix palestino-israélien. C’est la secrétaire d’État US, Condoleezza Rice, qui en a informé le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, lors de sa visite la semaine dernière dans la région. L’information a été révélée par un proche du président Abbas, Nemr Hamad. Les autres invités, outre l’État hébreu et l’Autorité palestinienne, sont notamment la Jordanie, l’Égypte, l’Arabie saoudite et le Qatar, tous des alliés de Washington et mandatés par la Ligue arabe pour promouvoir un plan de paix. Pour ce qui est de la Syrie, l’information a également été confirmée par un responsable américain à New York. Les États-Unis inviteront à cette réunion internationale « les parties (Israéliens et Palestiniens), leurs voisins dans la région, le quartette et les membres du comité de suivi de la Ligue arabe, ainsi que d’autres acteurs internationaux », a déclaré à la presse ce haut responsable ayant requis l’anonymat. « Je pense que vous trouverez digne d’intérêt que les membres, au pluriel, du comité de suivi de la Ligue arabe soient invités », a-t-il souligné, en insistant sur l’article au pluriel pour signifier qu’il pensait à tous les membres de ce comité. Ce comité comprend la Jordanie et l’Égypte – les deux seuls pays arabes à avoir signé un traité de paix avec Israël – ainsi que le Qatar, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et la Syrie. Il a été chargé de convaincre Israël d’accepter une initiative de paix d’inspiration saoudienne relancée en mars dernier par la Ligue arabe lors d’un sommet à Ryad. L’invitation faite par les USA à Damas et à Beyrouth répondrait à une demande de Mahmoud Abbas, mais aussi, selon des sources palestiniennes rapportées par le Haaretz, à des pressions de Ryad. Ces sources précisent que l’Arabie saoudite souhaite la participation d’un maximum de pays arabes à la conférence afin que son rôle puisse bénéficier de la plus large légitimité arabe. Et pour Ryad, le Liban n’acceptera l’invitation américaine que si la Syrie est conviée. Il n’empêche : on ne sait toujours pas si le royaume wahhabite entend y participer de plein droit. Les Saoudiens envisageraient, disent certaines sources, d’être présents à la conférence uniquement en tant qu’observateurs, comme à Madrid en 1991.