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Une tribu kényane du lac Turkana menacée d’extinction

Une tribu kényane délaissée, ne comptant plus que 40 personnes, est menacée d’« extinction imminente », ont averti mardi des chercheurs. La tribu el-Molo, qui vit sur la rive sud-est du lac Turkana (480 km au nord de Nairobi), disparaîtra si le gouvernement ne prend pas des mesures urgentes, ont averti les chercheurs des Musées nationaux du Kenya. « C’est un dossier très urgent que le gouvernement devrait traiter afin que ce qu’il reste de cette tribu soit conservé. C’est une honte de regarder cette tribu disparaître », a déclaré Emma Mbua, chef paléontologue des musées. La tribu ne compte plus que 40 personnes « pur el-Molo », tandis que quelque 400 autres sont de sang mêlé, en raison des mariages avec les communautés voisines, selon l’archéologue Purity Kiura. « Cette tribu a un patrimoine unique, et le problème est que leur culture n’a jamais été documentée », a-t-elle poursuivi. Le gouvernement kényan a nié avoir délaissé les el-Molo, affirmant qu’il avait lancé des projets pour améliorer la qualité de vie des 42 tribus recensées au Kenya. « Dans la région du Turkana, nous avons construit de nouveaux dispensaires pour les el-Molo et d’autres communautés afin d’améliorer leurs conditions de vie et d’augmenter leur espérance de vie », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Alfred Mutua, à l’AFP. Le mode de vie des el-Molo, vivant essentiellement de la faune aquatique, a été bouleversé avec l’interdiction de la chasse aux crocodiles et aux hippopotames. De plus, ils sont menacés par des attaques de pasteurs de la tribu Gabra, qui vit dans la même région. Une pathologie entraînant une déformation des lèvres, les maladies et la pauvreté ont empêché la tribu de s’orienter vers d’autres activités économiques pour améliorer leur niveau de vie, a précisé Mme Kiura. Alors que les causes sur cette pathologie restent confuses, des médecins avancent qu’un manque de calcium et de vitamines D, ainsi que la malnutrition pourraient en être responsables. Les el-Molo affirment que cette déformation est causée par leur consommation d’eau salée du lac Turkana, fortement concentrée en fluorure, indiquent de leur côté les archéologues. « Nous prévoyons de relever des échantillons de sang et d’urine, et de faire des radiologies afin de déterminer les causes véritables et de fournir une assistance médicale pour les aider », explique Mme Kiura. Elle appelle le gouvernement à intervenir de toute urgence pour « fournir de l’eau potable » et pour protéger les sanctuaires où les el-Molo avaient l’habitude de prier dans le passé. Quatre sanctuaires se trouvent sur une des îles du lac. Lors de leurs recherches, les archéologues ont, en outre, constaté qu’aucun des « purs el-Molo » n’était capable de parler le dialecte original de la tribu qui s’est peu à peu altéré. La tribu vit à proximité de la zone où des archéologues kényans et des paléontologues américains ont découvert en 2004 plus de 200 échantillons de restes de dinosaures. Au nord de cette zone se trouve le site de Koobi Fora, classé au patrimoine de l’humanité, où ont été découverts des restes des premiers hommes.
Une tribu kényane délaissée, ne comptant plus que 40 personnes, est menacée d’« extinction imminente », ont averti mardi des chercheurs. La tribu el-Molo, qui vit sur la rive sud-est du lac Turkana (480 km au nord de Nairobi), disparaîtra si le gouvernement ne prend pas des mesures urgentes, ont averti les chercheurs des Musées nationaux du Kenya. « C’est un dossier très...